A cause de leur coût « extrêmement onéreux », le président tunisien a écarté l’éventualité d’acquisition de ces hélicoptères à court terme. Dimanche dernier, le journal Al Taqadoumiyya a évoqué la réception par la Tunisie d’une première cargaison de matériels et d’équipements militaires fournis par l’Algérie.
La Tunisie a demandé aux Etats-Unis d’Amérique de lui fournir des hélicoptères Black Hawk pour qu’elle puisse mieux lutter contre le terrorisme, rapportent des médias locaux et internationaux citant une déclaration du président tunisien, Moncef Marzouki, devant un centre d’études de Washington, en marge du sommet Etats-Unis-Afrique.
Moncef Marzouki a déclaré que son pays avait informé Washington que ses forces armées avaient besoin de 12 Black Hawk mais aussi d’« équipements de vision nocturne et de communication ». A cause de leur coût « extrêmement onéreux », il a écarté l’éventualité de l’acquisition de ces hélicoptères militaires à court terme estimant qu’elle prendrait « deux ou trois ans ».
Selon le site spécialisé AircraftCompare.com, le prix d’un hélicoptère Black Hawk avoisine 6 millions de dollars américains. Les 12 unités que l’armée tunisienne voudraient acquérir lui coûteraient ainsi quelque 70 millions de dollars, ce qui n’est pas une somme négligeable par ces temps de crise des finances publiques en Tunisie.
La Tunisie fait face à un début d’insurrection islamiste qui se concentre, pour l’instant, dans les monts des frontières algéro-tunisiennes. Depuis, quelque 50 éléments des services de sécurité, entre soldats, gendarmes et policiers, ont été tués. La dernière attaque meurtrière contre les services de sécurité tunisiens a eu lieu le 16 juillet dernier à Henchir Tala (gouvernorat de Kasserine, ouest tunisien : elle a fait 14 morts parmi les militaires ainsi que 20 blessés.
Accord algéro-tunisien pour ma « sécurisation de la frontière commune »
Devant les limites des capacités opérationnelles de l’armée tunisienne, Tunis a appelé à l’aide les autorités algériennes dans le but de « sécuriser la frontières commune ». Un document publié sur le site internet du ministère tunisien de la Défense indique qu’à l’occasion de la réunion de la commission mixte de haut niveau en charge des questions frontalières, la Tunisie et l’Algérie ont signé, le 27 mai 2014, un « accord de coopération en matière de sécurisation des frontières ». Cet accord, précise le document, porte sur quatre points. Le premier est « l’organisation de réunions bilatérales entre les structures des deux parties en charge de la protection de la frontière commune ». Le deuxième est « la coordination de l’action de terrain et l’instauration d’une coopération opérationnelle en matière de sécurisation de la frontière commune pour lutter contre le terrorisme, la contrebande et la criminalité transfrontalière ». Le troisième est « la mise en place d’un partenariat dans les domaines de l’échange de renseignements en rapport avec la sécurité de la frontière commune ». Le quatrième, enfin, est « l’échange d’expériences en matière de sécurisation des frontières et de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, ainsi que dans le domaine de la formation spécialisée au profit des cadres militaires en Tunisie et en Algérie ».
L’armée algérienne opérerait déjà en Tunisie
Citant une « source sécuritaire, le quotidien algérien El Watan, a rapporté avant-hier lundi que l’armée algérienne participait déjà effectivement aux opérations des forces tunisiennes contre les groupes armés implantés dans les massifs montagneux proches de la frontière algéro-tunisienne. La veille dimanche, Al Taqadoumiyya, citant des « sources informées », avait évoqué la fourniture à la Tunisie par son voisin occidental de matériels et d’équipements militaires afin de l’aider à lutter contre les groupes jihadistes. Selon ce journal électronique édité par le Centre de recherches et analyses politiques et sociales (http://www.caraps.net/fr/) (Genève), une première cargaison de cette aide a déjà été réceptionnée.