La Tunisie veut faire de l’embargo russe sur les produits alimentaires en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis et d’autres pays anglo-saxons une opportunité pour faire de la Russie un marché permanent pour ses produits agricole et agroindustriel.
« La Tunisie pourrait se positionner sur le marché russe en exportant plusieurs produits vers ce pays, tels que l’huile d’olive, les fruits, le poisson et le fromage », a indiqué hier l’ambassadeur de la Tunisie à Moscou, Ali Goutali, selon l’Agence TAP.
Le diplomate qui s’est exprimé, en marge d’une rencontre-débat avec des cadres supérieures de l’Administration tunisienne organisée par l’Amicale des anciens élèves du cycle supérieur de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration), a ajouté que ces produits sont actuellement absents du marché russe depuis l’embargo en vigueur à cause de la crise ukrainienne.
Selon lui, la Tunisie est capable d’exporter plusieurs produits en Russie. Les autorités tunisiennes s’activent pour rendre les exportations plus fluides. Il a ajouté que durant le mois de décembre prochain, la Tunisie sera présente dans deux expositions agricoles majeures qui se tiendront en Russie. Cette présence permettra à la Tunisie de mieux exporter ses produits en Russie, a-t-il dit.
Un marché aux grandes potentialités
Le marché Russe présente de grandes potentialités d’exportation pour la Tunisie, surtout après l’embargo imposé par la Russie, sur certains produits alimentaires en provenance de l’Union Européenne, des USA, de l’Australie, du Canada et de Norvège.
La Russie est le deuxième plus grand importateur mondial en fruits, le quatrième en légumes et le 5ème en produits agroalimentaires. En 2013, les importations russes ont été estimées à 40,2 milliards de dollars. Le pays absorbe 10% exportations agricoles de l’ensemble des pays de l’UE, ce qui correspond à une valeur de 12 milliards de dollars.
Le volume des exportations tunisiennes vers la Russie demeure très faible, ne dépassent pas les 30 millions de dollars, contre près d’un milliard de dollars pour les importations en provenance de Russie. Un volume d’échange jugé en déca des potentialités des deux pays, qui s’affairent depuis quelques mois à les hisser à un niveau supérieur. C’est dans ce cadre qu’une réunion de commission mixte se réunira en octobre en Russie pour la conclusion d’un partenariat stratégique entre les deux pays.