Après le démenti annoncé la fin avril par Sonatrach, au sujet de l’implication d’un de ses hauts cadres dans une affaire de carburant défectueux livré par Sonatrach à Électricité du Liban (EDL), voici qu’une parlementaire libanaise vient remettre cette affaire au devant de la scène.
Ce jeudi, la députée Paula Yacoubian a déclaré lors d’une conférence de presse au Parlement que cette affaire de carburant impliquant l’entreprise publique algérienne (Sonatrach) est un « énorme scandale ».
« Le dossier du carburant défectueux est un énorme scandale, attesté par de nombreux rapports », a affirmé la députée libanaise en s’interrogeant « pourquoi le contrat avec Sonatrach est-il secret, alors qu’il devait être public et transparent ? ». « Je considère que cette affaire a été conclue entre des mafias », s’est-elle indignée.
Dans ses propos, la députée a évoqué le nom de Farid Bedjaoui, impliqué dans plusieurs dossiers de corruption, notamment dans l’affaire Sonatrach – Saipem.
La députée a souligné qu’un mandat d’arrêt a été lancé à son encontre en Algérie et en Italie, ainsi que dans d’autres pays, possiblement. Elle a laissé entendre que les autorités libanaises lui ont accordé des privilèges malgré son implication dans des affaires de corruption. « Il a bénéficié de la nationalité libanaise en 2018, malgré qu’il soit sous le coup de poursuites avec un mandat d’arrêt lancé contre lui. Mais cela n’a pas empêché sa naturalisation ainsi que son mariage avec une libanaise », a déclaré Paula Yacoubian.
Poursuivant ses propos, la députée a indiqué qu’en 2002 et 2003 « Farid Bedjaoui était au Liban avec l’ancien ministre de l’Énergie algérien Chakib Khelil et le contrat avec Sonatrach a été signé en 2005, dans un secret total».
Par ailleurs, le journal Libanews a rapporté que la justice libanaise a émis deux mandats d’arrêt à l’encontre de la directrice générale du ministère de l’Énergie, et celle des laboratoires centraux pour avoir falsifié des rapports afin de permettre le déchargement de fioul frelaté au bénéfice de deux sociétés d’importations pétrolières, dont Sonatrach.
Dans cette même affaire, les anciens ministres libanais de l’Énergie ont été entendus mercredi par la justice, selon le journal l’Orient-Le-Jour.