Les importations algériennes de panneaux solaires en provenance de Chine ont connu une augmentation significative en 2024, marquant ainsi un tournant décisif dans la stratégie énergétique du pays, selon les dernières données de l’unité de recherche énergétique basée à Washington.
L’année 2024 a été marquée par le lancement de plusieurs projets d’énergie solaire en Algérie, dans le cadre d’un ambitieux programme visant à atteindre une capacité de 3 000 mégawatts (MW). Ce programme, piloté par la compagnie nationale Sonelgaz, a permis de compenser les retards accumulés au cours des années précédentes. Ces initiatives ont propulsé les importations de panneaux solaires chinois, qui ont atteint un niveau record au cours du dernier trimestre de l’année.
En effet, les importations ont bondi à 0,34 gigawatt (GW) au quatrième trimestre 2024, avec un pic notable en décembre, où les achats ont atteint 0,20 GW. Ce chiffre représente le plus haut niveau mensuel jamais enregistré, selon les données du centre de recherche « Ember ». En comparaison, les mois de février et août 2024 n’avaient vu que 0,01 GW d’importations chacun, illustrant ainsi l’accélération soudaine des commandes en fin d’année.
Une stratégie énergétique renouvelable
L’Algérie, dont la production électrique repose encore largement sur le gaz naturel, s’est fixé un objectif clair : porter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 27 % d’ici 2030. Pour y parvenir, le pays mise sur l’énergie solaire, une ressource abondante sur son territoire. La capacité solaire installée, qui stagnait à 0,5 GW en 2023, devrait ainsi connaître une croissance significative grâce aux nouveaux projets.
En 2024, Sonelgaz a signé des accords pour la construction de 20 centrales solaires réparties sur 12 wilayas (départements), avec une capacité totale de 2 GW. Parmi ces projets, cinq centrales d’une capacité de 1 GW sont prévues dans le cadre du programme « Solar 1000 », réparties sur cinq wilayas. Ces installations, dont les capacités varient entre 50 et 300 MW, devraient jouer un rôle clé dans l’atteinte des objectifs nationaux.
L’année 2024 a été particulièrement active pour le secteur solaire algérien. En mars, la première pierre d’une centrale solaire de 200 MW a été posée, suivie en avril par une seconde centrale de 150 MW. Deux autres projets, d’une capacité de 220 MW et 80 MW respectivement, ont également été lancés au cours de la même période. Ces réalisations témoignent de la volonté du gouvernement de concrétiser rapidement ses ambitions en matière d’énergies renouvelables.
La Chine, leader mondial dans la production de panneaux solaires, joue un rôle central dans cette transition énergétique. Les importations algériennes de panneaux chinois ont été soutenues par la qualité et la compétitivité des produits asiatiques, ainsi que par les délais de livraison rapides. Cette collaboration sino-algérienne devrait se renforcer dans les années à venir, à mesure que de nouveaux projets verront le jour.