En 2024, l’Algérie a vu sa production pétrolière atteindre son niveau le plus bas depuis 2020, selon les estimations de l’unité de recherche énergétique basée à Washington. Cette baisse s’inscrit dans le cadre des réductions volontaires de production que le pays applique conformément à sa politique au sein de l’alliance OPEP+.
Ainsi, la production moyenne de pétrole brut de l’Algérie en 2024, s’est établie à 907 000 barils par jour, soit le niveau le plus bas enregistré depuis 2020, année marquée par la pandémie de COVID-19, où la production avait chuté à 899 000 barils par jour. Cette diminution s’explique en grande partie par les engagements pris par l’Algérie dans le cadre des accords de l’OPEP+, visant à stabiliser les prix du pétrole sur le marché mondial.
Depuis le début de l’année 2024, l’Algérie participe, aux côtés de sept autres membres de l’OPEP+, à une réduction volontaire de production de 61 000 barils par jour, dans le cadre d’un effort collectif de 2,2 millions de barils par jour. Cette mesure, initialement prévue jusqu’à fin mars 2025, pourrait être ajustée en fonction de l’évolution du marché pétrolier mondial.
Des réductions supplémentaires prolongées
En parallèle, l’Algérie applique depuis mai 2023 une autre réduction volontaire de 48 000 barils par jour, en coordination avec huit autres pays membres de l’OPEP+. Cette réduction, qui s’élève à 1,65 million de barils par jour au total, a été prolongée jusqu’à fin décembre 2026. Ces mesures s’ajoutent à la politique de l’OPEP+ qui prévoit une réduction de 2 millions de barils par jour depuis novembre 2022, prolongée jusqu’à fin 2026.
Malgré ces réductions, la production algérienne en 2024 est restée proche de son objectif officiel de 908 000 barils par jour. Les chiffres trimestriels montrent une relative stabilité, avec 908 000 barils par jour au premier trimestre, 904 000 barils par jour au deuxième trimestre, 908 000 barils par jour au troisième trimestre et enfin, une estimation de 906 000 barils par jour pour le quatrième trimestre 2024.
Cependant, une légère baisse a été observée au deuxième trimestre, suivie d’une reprise au troisième trimestre.
Perspectives de reprise en 2025
Selon les prévisions, une fois les réductions volontaires supplémentaires achevées en mars 2025, la production pétrolière algérienne devrait progressivement augmenter. Elle pourrait atteindre 911 000 barils par jour en avril 2025, puis continuer à croître pour atteindre 934 000 barils par jour en décembre 2025.
Il est à noter qu’en 2023, la production pétrolière de l’Algérie avait déjà diminué, passant de 1,01 million de barils par jour en 2022 à 973 000 barils par jour. Cette tendance à la baisse reflète les défis auxquels le secteur pétrolier algérien est confronté, notamment la baisse des investissements et les contraintes liées aux accords internationaux.
Sur le plan mensuel, la production algérienne a connu des fluctuations. En novembre 2023, elle a augmenté pour la première fois en trois mois, atteignant 910 000 barils par jour, contre 909 000 barils en octobre. Cependant, en mai 2024, la production a chuté à 901 000 barils par jour, son niveau le plus bas depuis mai 2021, où elle s’était établie à 887 000 barils par jour.
L’Algérie, l’un des principaux producteurs de pétrole en Afrique, continue de jouer un rôle clé dans les décisions de l’OPEP+. Bien que les réductions de production aient impacté ses revenus pétroliers, elles s’inscrivent dans une stratégie visant à stabiliser les prix mondiaux du pétrole. Les perspectives de reprise en 2025 offrent un certain optimisme, mais le pays devra naviguer avec prudence dans un marché énergétique en pleine mutation.
N.N