"L’Algérie gaspille l'équivalent de trois milliards de dollars par an d'énergie" (expert)

“L’Algérie gaspille l’équivalent de trois milliards de dollars par an d’énergie” (expert)

Facebook
Twitter
Concernant les raisons de ce gaspillage, le Professeur Chitour dira que la chose est due, entre autres, au prix dérisoires des carburants, notamment le diesel qui représente, selon lui, 70% du parc roulant.

Selon le professeur Chems-Eddine Chitour, enseignant à l’Ecole polytechnique d’Alger et expert en énergie, l’Algérie gaspillerait entre 10 à 15% de l’énergie qu’elle consomme.

Intervenu sur les ondes de la Radio nationale, le professeur Chitour a expliqué qu’en équivalence pétrole, nous avons 60 millions de tonnes de pétrole consommés par l’Algérie annuellement, dont pas moins de 6 millions de tonnes seraient gaspillées. « Ceci est l’équivalent de 3 milliards de dollars au prix actuel du pétrole », a-t-il précisé.

Concernant les raisons de ce gaspillage, le Professeur Chitour dira que la chose est due, entre autres, au prix dérisoires des carburants, notamment le diesel qui représente, selon lui, 70% du parc roulant.

Dans cette même optique l’expert a indiqué qu’il serait important de connaitre nos ressources et de savoir où nous voulons aller à l’avenir. « Globalement, nous avons 12 milliards de barils de pétrole ainsi que 2000 milliards de m3 de gaz conventionnel, ce qui veut dire qu’au rythme actuel de la consommation nous en avons encore pour 20 ans », a-t-il indiqué, en ajoutant qu’il serait urgent de « régler le modèle énergétique de notre pays avant qu’il ne soit trop tard ».

Au sujet du plan national d’énergie renouvelable, mis en place par l’Algérie en 2011 et qui vise à produire 22 000 MW d’ici à 2030, le professeur dira qu’à l’époque « nous étions tous étonnés comment ce plan a été mis en place ? » « Il faudrait mettre en place une stratégie ou un modèle économique clair et bien défini », a-t-il précisé.

Pour l’expert en énergie, « l’Algérie doit prendre le train de la modernité qui est actuellement celui de la révolution électrique ». Pour arriver à cela, poursuit-il, « il nous faut un bouquet énergétique complet composé du solaire, de l’éolien de la géothermie et aussi des gaz non conventionnels, mais accompagné surtout par la formation et de la veille technologique ». Il indique, dans ce sens, que « le meilleur gisement de l’Algérie reste la valorisation de l’énergie et aussi des économies d’énergie ».

Par ailleurs, le professeur a déclaré au sujet du programme d’énergie renouvelable que l’Algérie est en train de perdre beaucoup de temps. « Aujourd’hui, le kilowaters solaire est aussi compétitif que le kilowater thermique », a-t-il affirmé.

A ce propos, l’invité de la radio nationale estime que la mise en place d’une centrale de 1000 MW solaire fera gagner à l’Algérie 2 milliards de m3 de gaz, soit 600 millions de dollars. « Cela veut dire qu’avec le gaz que nous consommons on peut financer une partie du plan solaire », a-t-il confirmé.

Pour réussir sa stratégie énergétique, Chitour estime que l’Algérie doit s’appuyer sur des grands capitaux d’industries et de grandes locomotives du domaine notamment la Chine, qui est, selon le professeur,  « le premier dans le monde en ce qui concerne le solaire et la locomotion électrique ».

 

Facebook
Twitter