L’Algérie déploie un arsenal financier massif pour lutter contre l’inflation alimentaire en 2024. Le ministre des Finances, Laâziz Faid, a dévoilé jeudi dernier un plan de subventions sans précédent, totalisant plus de 620 milliards de dinars, lors de l’installation d’une cellule de veille économique.
Au cœur de ce dispositif, une enveloppe de 120 milliards de dinars est consacrée à la compensation des prix de l’huile alimentaire et du sucre blanc. Cette somme colossale, équivalant à près de 820 millions d’euros, vise à absorber les fluctuations du marché mondial et à maintenir des prix accessibles pour ces produits de base.
Le secteur céréalier, crucial pour la sécurité alimentaire du pays, bénéficie d’un soutien encore plus conséquent. L’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) se voit attribuer 397 milliards de dinars pour l’achat et la vente de 85 millions de quintaux de céréales en 2024. Cette politique se traduit par une hausse significative des prix d’achat aux agriculteurs, avec le blé dur à 6000 DA/quintal, le blé tendre à 5000 DA/quintal, et l’orge à 3400 DA/quintal. Parallèlement, les prix de vente aux transformateurs sont maintenus à des niveaux bas pour préserver le pouvoir d’achat.
La filière laitière n’est pas en reste, avec un total de 102,7 milliards de dinars injectés. Cette somme comprend 16 milliards pour subventionner 782 millions de litres de lait frais et 86,7 milliards pour l’achat de 187 000 tonnes de poudre de lait. L’objectif affiché est d’atteindre une production annuelle de 3,4 milliards de litres, avec un soutien de 28 DA par litre accordé aux éleveurs.
Le consommateur bénéficie directement de ces aides, avec des subventions ciblées sur les produits de base. Ainsi, chaque baguette de pain de 250g est subventionnée à hauteur de 7,5 DA, tandis que celle de 500g bénéficie d’une aide de 15 DA. Le sac de semoule de 25 kg reçoit un soutien de 900 DA. De plus, 1,5 milliard de dinars supplémentaires sont alloués à la compensation des frais de transport dans le Sud du pays.
Pour assurer l’efficacité de ce plan ambitieux, une cellule de veille et d’alerte précoce a été mise en place. Composée de représentants de plusieurs ministères et des forces de sécurité, elle aura pour mission d’analyser en temps réel les fluctuations du marché et d’ajuster les interventions de l’État.