Le gouvernement algérien a engagé une opération d’envergure visant à transférer les biens et avoirs saisis aux oligarques condamnés vers le secteur public. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre d’une vaste réforme économique, a franchi une étape cruciale lors d’une réunion présidée par Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.
L’opération concerne 23 unités de production du secteur industriel, précédemment détenues par des hommes d’affaires reconnus coupables de divers délits économiques, notamment de corruption et de blanchiment d’argent. Ces unités sont en cours de transfert vers trois grands groupes publics, dans un processus que le ministre Aoun souhaite voir achevé dans les plus brefs délais.
La répartition des actifs a été effectuée après un examen minutieux. Le groupe Gica, spécialisé dans le ciment et ses dérivés, se voit attribuer quatre briqueteries situées dans différentes wilayas. Le groupe Imetal, quant à lui, intègre dans son portefeuille plusieurs sociétés, dont Casteel, Gtrans, Kia Motors et Glovis.
Chaque unité fait l’objet d’un audit rigoureux et d’une évaluation approfondie avant son transfert, afin de déterminer sa viabilité et son potentiel de réhabilitation. Cette approche méthodique vise à optimiser les chances de succès de la reprise d’activité et à garantir une utilisation judicieuse des ressources dans ce processus de nationalisation.
Au-delà de la réhabilitation des unités fermées, cette initiative a pour objectif de stimuler l’emploi. Charfeddine Amara, PDG du groupe Madar, a souligné l’importance de cette démarche pour la relance économique et sociale du pays, mettant en avant la volonté de réintégrer les anciens employés et de créer de nouveaux postes.
Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de réforme économique en Algérie, visant à assainir le paysage industriel et à renforcer la position du secteur public dans des domaines clés. Le succès de cette initiative pourrait avoir des répercussions significatives sur la confiance des investisseurs et la perception de la gouvernance économique du pays.