Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dévoilé un ambitieux programme de développement des infrastructures portuaires du pays. Lundi, lors d’une réunion du Conseil des ministres, il a ordonné la création d’une société nationale spécialisée dans les grands travaux maritimes et l’aménagement des ports.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan national visant à étendre plusieurs ports stratégiques. Le projet phare concerne l’extension du port de Djen Djen à Jijel, destiné à devenir un hub majeur en Méditerranée. Parallèlement, le président a insisté sur l’accélération des travaux d’agrandissement du port d’Annaba, soulignant l’importance de le relier au réseau ferroviaire pour faciliter le transport du phosphate depuis le gisement de Bled El Hadba.
Le chantier d’Annaba, estimé à 89 milliards de dinars (environ 662 millions de dollars), prévoit la construction d’un nouveau terminal minéralier de 1 600 mètres de long avec un tirant d’eau de 16 mètres. Ce projet, confié à un consortium algéro-chinois, vise à augmenter les capacités d’exportation de phosphate et à diversifier les revenus du pays.
D’autres ports font également l’objet de projets d’envergure. Le port de Bejaïa, deuxième plus grand port d’Algérie, voit son projet d’extension relancé après une première planification en 2017. Ce projet est considéré comme essentiel pour soutenir plusieurs grands projets industriels et miniers, bien que la participation de firmes étrangères ait été limitée.
Le port de Skikda n’est pas en reste, avec un projet d’extension ambitieux mené par SONATRACH. Ce projet comprend la réalisation d’une deuxième jetée secondaire équipée d’un nouveau poste de chargement de GNL adapté aux super méthaniers de capacité 220 000 m³, ainsi qu’un nouveau quai polyvalent de 846 mètres de longueur et 15 mètres de tirant d’eau. Ces aménagements visent à optimiser les conditions de traitement et de transit des marchandises, renforçant ainsi la position de Skikda dans le réseau portuaire algérien.
Ces investissements massifs dans les infrastructures portuaires témoignent de la volonté de l’Algérie de moderniser son économie maritime, d’optimiser ses capacités logistiques et de renforcer sa position dans le commerce méditerranéen. L’efficacité de ces mesures et leur impact sur l’économie nationale restent à évaluer dans les années à venir.