« L’Algérie ne sera pas en faillite en 2022 car elle a les moyens de s’en sortir » (Rachid Sekak) - Maghreb Emergent

« L’Algérie ne sera pas en faillite en 2022 car elle a les moyens de s’en sortir » (Rachid Sekak)

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Lors de la rencontre du think Tank algérien CARE (Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise), qui a eu lieu ce lundi à Alger, le consultant international en finances, Rachid Sekak, a affirmé que « l’Algérie ne sera pas en faillite en 2022, car elle a les moyens de s’en sortir »

Pour l’expert financier, la morosité économique a pris place et la peur s’est installée dans nos banques et nos administrations. Malgré cela, « Il est possible de tracer un programme sérieux sur sept ans pour peu que le pouvoir politique soit légitime courageux et  volontaire », a-t-il souligné.

Dans ce même sens, Sekak a indiqué qu’il ne faut pas ‘’diaboliser’’  l’endettement extérieur. « Il ne faut pas considérer l’endettement extérieur comme une maladie grave. Il faut faire la différence entre le bon et le mauvais endettement. Il existe un endettement extérieur utile », a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, Sekak a considéré que la règle d’investissement du 51-49, imposée par l’Etat, « n’a servi à rien du tout, si ce n’est à capter des rentes ». « Cette règle est un instrument ‘’diabolique’’ de redistribution de la rente », a-t-il martelé.  

Pour ça part, l’économiste et consultant en commerce international Mouloud Hedir, qui est aussi membre de la CARE, a appelé a changer complètement la manière de réfléchir à une solution pour une sortie de crise.

« Nous avons vécu ces dernières années avec une idée absurde qui consiste à dire quel est le niveau du prix de baril de pétrole qui permet à l’Algérie de couvrir ses dépenses ?», a-t-il dit, en ajoutant que « cette idée est une preuve qu’on vit dans un monde parallèle et que nous n’avions pas les pieds sur terre ».

Concernant la question du recours au FMI (Fonds monétaire internationale), qui est, selon lui, perçue par des parties comme une menace et par d’autres comme une solution  et un espoir de sortie de crise, Hedir pense qu’il faut abandonner cette idée.

« On n’est pas endetté. Il s’agit d’ajustement des finances publiques et de nos comptes extérieurs. C’est une affaire purement algérienne qui doit être réglée à l’algérienne », a-t-il insisté.

Pour l’économiste, si on ne prend pas des mesures urgentes et trouver des solutions politiques pour prendre en charge toutes les questions suspendues, nous ne pourrons pas sortir de cette crise. Par ailleurs, Mouloud Hedir a considéré que les conditions de discussions pour une sortie de crise ne sont pas réunies. Pour lui, « les seules moyens de nous en sortir seraient de réformer notre système de gouvernance, s’appuyer sur l’entreprise privée et enfin, instaurer un climat des affaires favorable à l’investissement et basé sur la confiance ».

Appel à changer de model économique et à plus d’ouvertures pour le secteur privé

Les experts économistes et financiers qui ont pris la parole à cette rencontre, ont tous plaidé pour une rupture avec l’ancien model économique, basé essentiellement sur le monopole de l’Etat dans la prise de décisions.

A ce propos, l’analyste financier Souhil Meddah, a rappelé que le modèle économique adopté au départ et basé sur la commande publique, a trop duré dans le temps. Il a appelé, dans ce sens, à la mise en place d’un modèle basé sur l’offre, plus libéral dans lequel l’opérateur privé serait au centre de la dynamique économique.

Meddah a appelé également à la remise à niveau des règles d’investissements directs étrangers, afin de soutenir les ressources de la balance des paiements. Il a recommandé, aussi, de mettre un terme aux bonifications des taux d’intérêt afin de soutenir la politique d’industrialisation.

L’économiste Mourad Goumiri a plaidé, pour sa part, à l’ouverture du secteur public, notamment ceux de l’éducation et de la santé, afin de soulager l’économie budgétaire. Pour Goumiri, il est plus favorable d’opter pour une ouverture des activités qui sont resté à ce jour interdites au secteur privé.

Rappelons que l’initiative du Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprises (CARE), qui a organisé cette conférence sous le thème ; « Quelles priorités pour une feuille de route économique pour l’Algérie à l’horizon 2 022 ? », vise la concrétisation d’une feuille de route économique préliminaire et concertée qui pourrait servir à définir les prochaines politiques de développement et d’évaluation de l’action gouvernementale.

Dans cet objectif, trois groupes d’experts se sont succédé pour animer des tables rondes constituées autour de trois thèmes : Quelles mesures pour préserver et régénérer les grands équilibres budgétaires et de balance des paiements ? Comment assainir le climat des affaires et relancer la dynamique des investissements dans le sens de la diversification économique ? Quelles initiatives pour une mise à jour du cadre de gouvernance économique et de l’éthique des affaires ?

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