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L’ambassadeur de France à Alger explique les raisons de la baisse du nombre de visas délivrés

Par Maghreb Émergent
juillet 21, 2018
L’ambassadeur de France à Alger explique les raisons de la baisse du nombre de visas délivrés
Refus en cascades, délais de traitements plus longs, impossibilité de s’inscrire sur le site de prise de rendez-vous, de nombreux citoyens se sont plains dernièrement d’un blocage dans la procédure de visa pour la France et les autre pays de l’espace Schengen.

L’absence d’informations officielles et de bilans des différents consulats français en Algérie a laissé planer un doute sur les raisons de ce resserrement des conditions d’obtention du visa. Beaucoup lieront cette situation à l’application de discrètes mesures de rétorsions à l’encontre de l’Algérie après l’établissement de quotas d’importations, puis de surtaxes exceptionnelles sur certains produit. D’autres estiment qu’il s’agit d’une politique plus globale dictée par Bruxelles aux membres de l’espace Schengen pour faire face à l’immigration?

Ces spéculations ont été balayes du revers d’une main par l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt dans un entretien paru aujourd’hui dans les colonnes du Quotidien d’Oran. Pour l’ambassadeur c’est une erreur de penser que l’espace Schengen est presque fermé aux algériens  » est-ce que l’on peut dire cela lorsque la France délivre 400.000 visas ? Moi, je n’appelle pas cela fermé. On ne peut pas dire que l’espace Schengen est fermé. Ni que L’espace français serait fermé puisqu’on délivre, encore une fois, 400.000 visas, et je vous rappelle qu’on en délivrait 200.000 en 2012 lorsque j’ai quitté Alger.  Et si vous ajoutez les autres consulats européens, L’Espagne en délivre presque 100.000 et l’Italie, environ 50.000, donc on arrive à un peu plus d’un demi-million de visas délivrés par ces trois pays qui ne représentent pas l’espace Schengen à eux seuls » a-t-il affirmé.

Pour Driencourt ce n’est pas non plus une réaction contre les politiques économiques algériennes. Ce serait selon lui la combinaison de trois facteurs qui sont:  » D’abord, une évolution technique ou technologique, qui ne vaut pas encore pour Oran mais qui vaut pour Alger : c’est l’introduction en France pour l’Algérie d’un logiciel qui s’appelle « France visa » et qui est une première étape avant le dépôt de la demande de visa. Je sais qu’à Alger, cela a donné le sentiment aux Algérois que c’est devenu plus compliqué pour eux de déposer un dossier visa parce qu’il faut à présent avant de prendre rendez-vous s’inscrire à travers un logiciel comme vous le faites quand vous allez aux Etats-Unis. C’est une évolution technologique que l’on va avoir dans tous les pays du monde pas seulement en Algérie mais c’est une première étape vers la dématérialisation des dossiers. C’est-à-dire que dans quelques temps vous n’aurez plus à déposer un dossier papier mais vous ferez tout par informatique. Donc cela peut donner le sentiment que c’est plus compliqué. »

L’ambassadeur évoque un second facteur, qui est le changement de prestataire de service, le nouveau ayant accusé des couacs lors de la montée en puissance avec différents bugs informatiques. Cela aurait eu pour effet une diminution de demandes déposées au niveau du prestataire  entre avril et juin et donc beaucoup moins de visas délivrés. Il affirmera par-ailleurs qu’il n’y a pas de quotas prédéfinis et que les dossiers sont traités au cas par cas de la même manière.

Troisième élément « le paysage migratoire européen a changé et les pays européens, le Président de la République, le ministre de l’Intérieur en France sont, comme leurs homologues européens préoccupés par ce phénomène et par les migrations clandestines ; donc, effectivement, ils demandent aux consuls généraux de faire en sorte que les dossiers soient complets, sincères et réguliers » développe l’ambassadeur. Il ajoutera que cette situation a été expliquée aux autorités algériennes : « il y a eu une mission de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, du directeur de l’immigration, du directeur de la police aux frontières qui sont venus, à Alger, expliquer cela pour dire qu’il n’y a pas de quotas ni de restriction mais qu’il y a des contrôles plus stricts pour des raisons dues au changement du paysage migratoire européen. À Paris, ces choses-là ont été expliquées à votre consul général et votre ambassadeur. » conclut Xavier Driencourt.

En 2017 la France avait délivrée 400 000 visas aux ressortissants algériens, l’Espagne avait quant-à elle accordée 100 000 visas et l’Italie 50 000. Ces chiffres seront probablement revus à la baisse pour l’année 2018.

 

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