L’Algérie, qui a lancé un appel d’offres international fin décembre pour l’acquisition d’une certaine quantité de blé, pourrait s’approvisionner en Argentine, selon les informations relayées par le cabinet Agritel.
En effet, le choix de l’OAIC devrait se porter sur trois pays : l’Allemagne, la France et l’Argentine, explique la même source, qui précise que » les origines restent optionnelles, au regard de la structure des prix actuels ».
l’OAIC compte mettre profit la baisse actuelle des cours de céréales pour importer de nouvelles quantités de blé. Précédemment, un autre appel d’offres a été lancé le 11 novembre pour du blé meunier à chargement décembre-janvier.
Depuis le début de l’année 2020, l’Algérie a tenté de diversifier ses sources d’approvisionnement, en se tournant notamment vers des origines de la mer Noire, elle qui reste solidement ancrée sur le marché français.
Mais au 22 novembre 2020, l’Algérie occupait toujours la première place au classement des importateurs de blé tendre à partir de l’Union Européenne, avec 1.74 millions de tonnes achetées. En octobre dernier, pas moins de 115 000 tonnes de blé ont été achetés à l’Allemagne.
Marché international
L’année démarre en fanfare sur les commodities , principalement sur Euronext et Chicago avec une volatilité inédite alimentée par les incertitudes qui s’affichent essentiellement sur les bilans mondiaux en maïs et en soja, les deux principaux drivers actuellement. Le blé ne fait que suivre ces deux derniers.
Selon une note d’analyse publiée par Agritel, l’Argentine a décidé de suspendre ses exportations de maïs et ce jusque fin février afin de tenter de juguler son inflation. Cela contribue bien entendu à la fermeté des cours mondiaux du maïs après la révision à la baisse de la production des USA et de l’Ukraine ces derniers mois, conjuguée à la demande inédite d’importations de la part de la Chine. Sur Euronext, les opérateurs sont plus partagés quant à l’évolution des cours du maïs, conséquence de la grippe aviaire qui semble devoir s’étendre dans le sud-ouest.
« Les semaines à venir vont probablement continuer d’afficher une forte volatilité et une tendance soutenue sur les cours, jusqu’à ce que l’on soit en mesure d’évaluer plus précisément la production de soja au Brésil, estimée autour des 130 millions de tonnes pour le moment, et que les semis de maïs en deuxième culture soient sécurisés. » Explique le cabinet français spécialisé en cotations du marché des céréales.
Du côté des oléagineux, la performance des huiles végétales sur 2020 a été remarquable, et au regard du canola, du soja ou du palme, les cours du colza n’ont affiché qu’une modeste progression, laissant envisager à plus ou moins brève échéance un certain rattrapage des cours.
D’autre part, rapporte la même source, la Russie a exporté plus de 30 Mt de céréales depuis le lancement de la saison, constituant ainsi un nouveau record d’activité pour une première moitié de campagne. L’année passée, ce chiffre s’élevait à 25 Mt contre 29 Mt en 2018/19, précédent record.
Avec près de 3.8 Mt de blé exportées en décembre, le rythme de chargement reste soutenu, en dépit du repli observé par rapport à novembre (4.3 Mt). Les opérateurs russes s’attendent à une baisse plus marquée pour le mois de janvier avec potentiellement 2.5 Mt de chargement en blé. Avec l’introduction des taxes, le prime du blé russe s’est renchéri par rapport au blé ukrainien ou européen, limitant ainsi l’appétit des acheteurs habituels pour cette origine.
A noter que le Brexit n’affiche pour le moment des conséquences importantes que dans la sphère financière, les secteurs agricoles et agroalimentaires bénéficiant d’un accord de libre échange inédit entre le Royaume Uni et l’Europe.