L’Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), a demandé la libération « immédiate » du lanceur d’alerte Djaoudi Hamza incarcéré pour avoir dénoncé « le monopole » que détient la société Emiratie Dubaï Ports World au port d’Alger.
Pour l’ANLC, il s’agit d’une cabale judiciaire contre un lanceur d’alerte.
« Le 15 Août 2019, des agents civiles de la sûreté urbaine de Bilouizded à Alger, ont interpellé Djaoudi Hamza au lieu de son travail (la CNAN), une société de transport maritime de marchandises, pour avoir publié une vidéo sur les réseaux sociaux dénonçant le monopole et la gestion du port d’Alger par la société Emiratie Dubaï Ports World, qui selon le lanceur d’alerte est « entachée d’irrégularité ». il a aussi lancé « un appel aux citoyens pour manifester contre les abus et les infractions constatées de la société Emiratie », lit-on dans le communiqué de l’association qui précise que Hamza a été mis en garde à vue au siège du commissariat le jour même et relâché le 16 Août 2019.
Convoqué le 19 du même mois, par le procureur de Sidi Mhamed, le cadre de la CNAN a été placé sous mandat de dépôt le jour même par le juge d’instruction sous les chefs d’inculpation qui revêtent un caractère gravissime à savoir , atteinte à l’unité nationale, atteinte à la sûreté de l’Etat, appel à la désobéissance civile, précise le communiqué.
D’après l’association, la qualification criminelle retenue à l’encontre Djaoudi Hamza est passible à des sanctions très lourdes voir la réclusion à perpétuité.
« Nous jugeons que ces poursuites judiciaires sont ipso facto politiques, et nous considérons que l’affaire est liée à l’engagement de monsieur Djaoudi Hamza pour sa lutte contre la corruption et la dénonciation des infractions constatées contre la société Emiratie Dubaï Ports World , ce qui constitue une atteinte à la liberté d’expression », dénonce l’organisation qui rappelle, du passage, qu’un grand nombre de citoyens font l’objet de cabales judiciaires depuis le déclenchement de la révolution du 22 février.
En réaction à cette détention, l’Association algérienne de lutte contre la corruption, qui est une section de l’ONG Transparency International, appelle à la mobilisation et à la solidarité. « Nous appelons à la mobilisation de toutes les ONG des droits humains, politiciens, journalistes, afin de soutenir Djaoudi Hamza, sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur l’instrumentalisation de la justice et faire pression sur le gouvernement algérien, pour une libération rapide des militants incarcérés injustement depuis le 22 février 2019 et notamment le lanceur d’alerte monsieur Djaoudi Hamza injustement et gravement incriminé », lance l’ONG.