S’exprimant par le biais de son président Mustapha Zebdi, sur le thème des prix élevés affichés pour certains produits à forte consommation et notamment les dattes, l’organisation Algérienne pour la Protection et l’Orientation du Consommateur et son Environnement (APOCE) s’est fendue d’une déclaration pour le moins intrigante : « Il conviendrait d’avoir recours à l’importation de la datte afin de contrecarrer les effets de la spéculation sur les prix de ce produit».
Une mesure jugée « borderline » par certains spécialistes, tant elle s’oppose au cadre institutionnel voulu par le nouveau ministre du Commerce, Kamel Rezig, prévoyant l’application de barrières à l’entrée suffisamment dissuasive, quant à l’importation de tout produit disponible localement.
Interrogé par Maghreb Emergent sur la nature de cette déclaration, Mustapha Zebdi ne mâche pas ses mots : « Il s’agit en fait d’une mesure contraignante que l’Apoce propose, dictée par un contexte semblable à celui d’une guerre qu’il faudrait mener contre les spéculateurs et les relais intermédiaires qui se greffent à la chaîne de valeur de la filière». Et pour cause, la production de la filière phoenicicole a atteint les 12 millions de quintaux en 2019 selon le ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la Pêche.
Malgré cette importante récolte, les prix proposés sur les étalages oscillent entre 700 et 100 DA, selon la variété du produit. Interpellé sur la question de la viabilité économique d’une telle proposition, M. Zebdi rétorque : « A l’approche du mois de Ramadan, il est inconcevable d’imaginer que le ménage algérien moyen ne puisse se procurer ce produit phare de la gastronomie algérienne à un prix raisonnable».
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, force est de constater que nous faisons face à une situation de monopole ! Pour nous, tous les moyens doivent être mis à contribution pour en finir avec ce monopole».
Même s’il admet que cette mesure ne ferait que contourner le problème à défaut de le résoudre, le président de l’APOCE estime que du côté du gouvernement, « il faudrait cesser les tergiversations et agir pour le bien du consommateur algérien».
Kheireddine Batache