Invité à une émission radiophonique spéciale, ce mercredi, le nouveau vice-premier ministre, Remtane Lamamra a déclaré qu’il n’y aura pas de place à l’opposition dans le nouveau gouvernement qui sera formé par le nouveau Premier ministre, Norredine Bedoui.
Pour l’ancien diplomate, les pouvoirs publics ont bien entendu les appels des manifestants. Quelque peu hésitant au début, Ramtane Lamamra a fini par déclarer aux journalistes de la presse publique qui assistaient à l’émission que les dernières décisions citées dans le lettre du président de la République « signifient qu’on se dirige vers la naissance d’une deuxième République ».
Une rupture, mais avec le système actuel ?
Ramtane Lamamra a contourné la question du journaliste de la radio nationale qui l’interrogeait sur un éventuel changement de système. Pourtant la réponse était bien évidente, vu que sa responsabilité actuelle dans le gouvernement n’est pas encore définie. Selon sa déclaration « le président de la République n’est pas concerné par ce qui se passera après la conférence nationale ». Selon lui, « c’est au prochain président de décider et de planifier ce qui est correct pour l’avenir du pays ».
Lamamra dira ensuite que « s’il y a une éventualité de changement du système, on aimerait le faire ensemble ».
Pour le vice-premier ministre, « l’Algérie se veut exportateur de paix et de sécurité. Donc le maintien de la stabilité est primordial ».
Un nouveau gouvernement plus jeune et plus féminin
A propos de la composition du prochain gouvernement qui sera formé par le nouveau Premier ministre, Norredine Bedoui, le vice-premier ministre a déclaré qu’il sera « composé de nouvelles figures jeunes, mais aussi de femmes ».
Y aura-t-il des réponses aux demandes du peuple ?
En répétant le contenu de la dernière lettre du président de la République, Lamamra confirme que « la candidature de Bouteflika n’a jamais été pour rester 5 ans au pouvoir ». « Il était prévu depuis le début qu’il reste au pouvoir une année pour lui permettre d’organiser la conférence nationale inclusive et proposer la nouvelle Constitution ».
Une crise de confiance ? Quelles sont les garanties ?
Pour l’invité de la radio nationale, « les décisions ne se prennent pas isolement de la volonté du peuple. Il y a des étapes à suivre et nous allons appliquer ce qui était prévu dans les textes de la constituions », et même ce qui se qui se dégage de « l’esprit des textes ».
D’autre part, Lamamra a cité l’exemple de la démission de l’ancien président de la République Liamine Zeroual qui a réduit son mandat présidentiel pour sauver le pays d’une crise, malgré le fait que cela ne soit pas prévu dans les textes de la Constitution. C’est ce que veut faire Abdelaziz Bouteflika, qui compte prolonger son mandat « pour sortir le pays de la crise ».