Dans son rapport 2017 sur le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde publié jeudi, le département d’Etat américain estime que le blanchiment des capitaux en Algérie est « minime » en circuit financier officiel en raison d’une réglementation rigoureuse en matière de contrôle des changes.
Le document, le 32è du genre, précise que les blanchiments d’argent en Algérie, sont surtout constatés hors secteur financier officiel à travers notamment l’évasion fiscale, les transactions immobilières et la fraude commerciale.
Le rapport souligne que la prédominance de l’usage du cash en Algérie fait augmenter les risques liés à la criminalité financière. Mais, constate le rapport, « l’Algérie a fait des progrès significatifs pour aligner son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent aux standards internationaux ».
Le contrôle renforcé exercé par le secteur bancaire constitué essentiellement de banques publiques et la convertibilité restreinte du dinar a permis également à la Banque d’Algérie de mieux contrôler les opérations financières internationales effectuées par les institutions bancaires,relève le département d’Etat dans ce rapport annuel, transmis mercredi au Congrès.
Évoquant les différentes lois et réglementations régissant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Algérie, le département d’Etat relève que le dispositif impose la collecte des données, la vérification préalable de tous les transferts effectués par les banques et aussi des exigences strictes en matière de coopération avec les autorités chargées d’appliquer la loi.
La Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) rassemble et diffuse aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d’argent. Il note que le rapport 2016 de la CTRF fait état de 125 affaires transmises à la justice se rapportant aux soupçons d’infractions à la législation des change et aux mouvements des capitaux. « Cette activité accrue de la CTRF révèle que l’Algérie s’efforce d’améliorer son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent », relève-t-il.
Pays de transit pour la drogue
Le rapport constate par ailleurs que l’Algérie est avant un pays de transit pour le trafic de drogue direction de l’Europe et du Moyen Orient et provenance du Maroc, le principal pourvoyeur.
Le renforcement du contrôle au niveau des frontières terrestres a poussé les trafiquants de drogue à emprunter les routes maritimes entre l’Algérie et le Maroc ce qui s’est traduit par des saisies importantes opérées par la garde côtière algérienne et la gendarmerie nationale, précise la même source.
L’Algérie a renforcé les capacités des services des douanes à détecter les nouvelles substances psychoactives aux niveaux des ports et aéroports et actualisé sa réglementation en matière de saisie de stupéfiants et de contrôle de la production des opioïdes et les psychotropes, indique le rapport.