L’échec des négociations entre les membres des pays exportateurs de pétrole Opep et leurs alliés autour de nouvelles réductions de production de pétrole, a compliqué la situation des pays dépendants de la rente pétrolière.
En effet, la baisse des prix du pétrole à cause de l’épidémie du coronavirus, risque d’accentuer fortement la fragilité de la situation économique de l’Algérie, qui demeure dépendante de la volatilité des prix de l’or noir.
Le gouvernement qui a élaboré la loi de finances 2020 sur la base d’un prix de référence de 60 dollars, se retrouve dans une situation délicate en raison de la crise financière qui pourrait s’accentuer si les prix du pétrole demeurent aussi bas.
Pire encore, la baisse pourrait s’accentuer si la propagation du coronavirus se transforme en pandémie de grande envergure.
Cette chute des prix si elle arrange les pays importateurs d’hydrocarbures, les producteurs exportateurs, dont l’Algérie, font grise mine.
Selon l’expert pétrolier Mourad Preure, le marché pétrolier ne fait pas, aujourd’hui, face à des épisodes baissiers comme c’était le cas sous la fluctuation des réserves américaines, mais il est guetté par le risque d’un «véritable choc». « Un choc qui peut fléchir le seuil des prix sous la barre des 40 dollars », a-t-il estimé. L’expert dit s’attendre à une baisse des recettes qui vont se situer entre 20 et 34 milliards de dollars.
Une baisse de revenus et une hausse de la consommation locale d’hydrocarbures
A cette situation difficile, s’ajoute la hausse de la consommation locale en hydrocarbures. Celle-ci a progressé de 40% en 2019, soit de 2.3% de plus par rapport à 2018. D’ici 2030, on s’attend à une augmentation importante de la consommation nationale.
En plus, la fiscalité pétrolière a chuté à plus de 2 000 milliards de dinars en 2019, causant ainsi une baisse des revenus provenant des exportations d’hydrocarbures depuis la chute des prix du pétrole en 2014.
Rappelons que les réserves de change de l’Algérie ont reculé pour atteindre 62 milliards de dollars actuellement, selon les derniers chiffres de la Banque d’Algérie. A fin avril 2019, les réserves de change du pays étaient de 72,6 milliards de dollars, contre 79,88 à fin 2018 et 97,33 milliards de dollars à fin 2017.
Cette situation risque de plonger la situation difficile que connaît le pays sur les plans économique et financier, et pourrait mettre en péril toutes les solutions d’urgence proposées par le gouvernement actuel.