La fermeture de la chaîne El Watan Tv et son corollaire le « cas Mezrag », le décodage des déclarations de Mouloud Hamrouche et l’importance ou non de la tripartite ont été au menu du Café Presse Politique (CPP) de la webradioRadioM, organisé mercredi au lieu de jeudi, férié pour Moharrem.
Comment expliquer la fermeture brutale de la chaine El Watan TV alors que Madani Mezrag, ancien chef de l’Armée Islamique du Salut (AIS) l’auteur des propos incriminés ne parait faire l’objet d’aucune procédure judiciaire ?
Le CPP a déblayé le sujet en soulignant l’extrême précarité de télévisions privées qui travaillent en dehors d’un cadre juridique contraignant et protecteur. Ces chaînes existent par la « tolérance » du pouvoir et cette fermeture brutale de la chaîne sonne comme un rappel à l’ordre.
Il y a dans cette fermeture un coté démonstratif destiné à « réarmer les lignes rouges » et à rappeler aux TV privées que leur existence – non légale – peut-être remise en cause à tout moment.
« Le cas d’El Watan TV prouve que la police politique a encore des zones exclusives de compétence » note un des participants.
Hamrouche et la cooptation
Quand à Madani Mezrag, il fait partie d’une « autre gestion », celle d’une République « spécifique ». L’un des intervenants a noté que dans l’absolu, Madani Mezrag n’a rien dit d’extraordinaire mais à juste menacé de dire. Un autre a souligné que le traitement particulier réservé à Mezrag remonte à loin puisqu’il a été l’homme qui a permis au régime de contourner les politiques du FIS.
Les déclarations de Mouloud Hamrouche ont été diversement appréciées. Certains y ont vu une mise en garde de plus à l’égard de la gravité de la situation qui commande que ceux qui détiennent les leviers de commande envoient un signal pour l’amorce d’un débat sur la manière de reconstruire le consensus.
D’autres ont fait le reproche à Hamrouche de continuer à s’adresser « à l’armée au lieu du peuple ». Il pointe le système de cooptation mais donne l’impression d’être en attente d’être coopté, a noté un des intervenants. Pour un autre intervenant, Hamrouche a, dans un contexte terne et inquiétant, volontairement choisi d’être optimiste.
Sur la tripartite, les avis ont également divergé. C’est la « plus importante » tripartite car le contexte économique est difficile avec une baisse du budget et un dinar qui est passé à plus de 170 dinars l’euro sur la place de Port-Saïd.
C’est une simple « rencontre entre amis », une rencontre pour « l’animation » dans un pays où il existe un sérieux problème de gouvernance.
Lien Youtube de l’émission : https://youtu.be/3uhcOtTjlag