La quatrième réunion ministérielle des pays voisins de la Libye aura lieu ce lundi au Caire. Cette réunion aura pour but de faire le point des dernières évolutions de la situation sécuritaire et politique en Libye. La première réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye s’est tenue, à l’initiative de l’Algérie, en marge de la 17ème Conférence ministérielle du mouvement des pays non-alignés en juin dernier à Alger.
Au Caire, les ministres des AE des pays voisins de la Libye procéderont ce lundi à un examen approfondi des voies susceptibles d’aider les différents acteurs politiques libyens qui rejettent le terrorisme et ayant opté pour le dialogue comme seul moyen de sortie de crise, à aller de l’avant dans la quête d’un règlement définitif garantissant l’unité du pays et du peuple libyen. Les ministres concernés se pencheront, par ailleurs, sur les rapports des commissions sécuritaire et politique instituées suite à une proposition algérienne, lors de la troisième réunion ministérielle des pays voisins de la Libye qui a eu lieu à Hammamet (Tunisie), les 13 et 14 juillet dernier.
Crise sécuritaire doublée d’une impasse politique
La réunion du Caire des pays voisins de la Libye intervient au moment où la situation sécuritaire en terre libyenne reste des plus préoccupante. En effet, dimanche, la capitale libyenne a enregistré des raids aériens menés par des avions de chasse non identifiés, cela alors que des miliciens islamistes ont annoncé la prise de l’aéroport de Tripoli. Accusée par les islamistes d’être à l’origine de ces attaques, l’Egypte a tôt fait de démentir être impliquée dans ces frappes. « L’Egypte dément clairement les informations circulant dans la presse selon lesquelles des avions de combat égyptiens auraient frappé des positions tenues par des milices islamistes armées dans la capitale libyenne », a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien. Sur le terrain, samedi 23 août, des miliciens islamistes de la faction « Fajr Libya ‘’ (Aube de la Libye) se sont emparés de l’aéroport de Tripoli à l’issue de dix jours de violents combats avec des miliciens nationalistes. Cette installation stratégique, située à 30 km au sud de la capitale et fermée depuis le début des combats, était aux mains de miliciens de Zenten (ouest) depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Dans la matinée, des responsables des miliciens islamistes, dont une partie est venue de Misrata (est de Tripoli), avaient affirmé que leurs forces progressaient en direction de l’aéroport, en prenant un pont et un camp militaire. Sur le registre politique, la situation n’est guère plus rassurante. L’Assemblée libyenne sortante, le Conseil général national (CGN), dominée par les islamistes, va reprendre ses activités en dépit de l’existence du Parlement qui l’a remplacée, rapporte le journal Le Monde.
Ghannouchi à Alger, contre l’intervention étrangère
La condamnation de l’intervention étrangère pour le règlement de la crise politique et sécuritaire que traverse la région notamment en Libye a été au cœur des discussions qu’a eues à Alger le président du Mouvement tunisien Ennahda, Rached El Ghannouchi avec le président Bouteflika qui l’a reçu ce dimanche en audience. Selon l’APS, le leader islamiste tunisien a estimé que l’intervention étrangère constitue un problème et non une solution, El Ghannouchi a souligné que la véritable solution réside dans la « politique consensuelle et le dialogue national entre les différents courants politiques« . Une position déjà exprimée par Alger qui ne croit pas aux solutions militaires pour régler les crises politiques qui secouent les pays du voisinage à l’instar de la Libye. Tout autant que l’Algérie et la Maroc, la Tunisie s’inquiète des développements sécuritaire en Libye voisine. La Tunisie a annoncé l’annulation jusqu’à nouvel ordre de tous les vols aériens en provenance des aéroports libyens de Mitiga, Misrata et Syrte, en raison de l’insécurité qui y prévaut.