Le candidat à l’élection présidentielle d’avril 2014, Kamel Benkoussa, a dévoilé, lundi lors du Forum du quotidien algérien Liberté, quelques détails de son programme, qui repose sur une « restructuration de l’économie » accompagnée d’une « refonte de l’Etat ».
Pour sortir l’Algérie de « la situation économique et sociale délétère » dans laquelle elle se trouve et qu’elle devienne « la Singapour de l’Afrique » avec une croissance à deux chiffres d’ici dix ans, Kamel Benkoussa compte s’appuyer sur le secteur privé. L’ancien trader âgé de 41 ans, qui a annoncé sa candidature officielle le 20 décembre dernier, veut ainsi « libérer les initiatives privées pour que demain, les exportations hors-hydrocarbure représentent 65 % de la richesse nationale contre à peine 5 % actuellement ».
Le candidat Benkoussa, qui se présente sans parti mais avec une « vision d’avenir », a annoncé son ambition de « réindustrialiser le pays », dont la part de l’industrie dans le PIB n’atteint que 5 % contre 20 % dans les années 1990. Pour permettre aux entreprises de créer de la richesse, Kamel Benkoussa, entend réformer le système financier, notamment le canal bancaire, afin que les banques publiques, qui détiennent 90 % du capital disponible, puissent prêter de l’argent aux entreprises. « Je simplifierai la procédure administrative de création des PME, PMI et je ferai en sorte qu’elles soient suivies tout au long de leur développement par leur banque », a déclaré l’expert financier.
Reconstruire un Etat fort
Seul un Etat fort avec des institutions complètement refondues est en mesure de mener les réformes structurantes, selon le candidat. Dans ce domaine, l’Etat devient ainsi, pour Kamel Benkoussa, le garant de la liberté d’investissement et celui qui « doit aider les entreprises à structurer leur investissement dans la diversification ». Kamel Benkoussa affiche donc son intention de s’attaquer à une « refonte globale » qui « commence aujourd’hui, passera les cinq années de mandat et ira au-delà des dix ans ».
Car, actuellement, l’Algérie souffre d’un abandon de l’Etat, a estimé Kamel Benkoussa, en réponse à une question du public sur « la bourde de Hollande », qui a déclaré, le 16 décembre dernier, sur le ton de la plaisanterie, que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, était rentré d’Algérie « sain et sauf ». « C’est déjà beaucoup ». « Ce qui est à noter, dans cette histoire, ce sont les à côtés », a déclaré le candidat. « Pourquoi le Président français se comporte-t-il ainsi ? Parce que nous n’avons pas d’image forte de l’Etat algérien. Nous avons un état faible. Je vais redonner cette grandeur à notre peuple et à cette nation », s’est engagé Kamel Benkoussa.