La question du financement du développement durable en Afrique revient à chaque occasion. C’est d’ailleurs la problématique centrale posée par ministres africains des Finances, de l’économie et développement, cette semaine en Égypte, lors de la préparation de la prochaine COP27.
À moins de deux mois de la COP27, qui aura lieu en Égypte en novembre prochain, le ministre égyptien des Affaires étrangères et président désigné de la COP27, Sameh Choukri a déclaré que le financement de l’action climatique en Afrique n’avait pas été accordé malgré les promesses tenues par les organismes internationaux.
La même problématique a été relevée par Amina Mohammed, sous-secrétaire générale des Nations Unies, qui préfère la mobilisation, l’action et l’investissement, au lieu de perdre du temps à rendre des promesses une réalité dans la vie des gens.
Les ministres réunis au Caire ont abordé un certain nombre de questions urgentes, notamment la nécessité d’augmenter le financement du secteur privé, de réduire le coût de la finance verte, les échanges de dette contre le climat et d’investir dans des infrastructures durables.
Le climat, une menace pour l’Afrique
Selon les calculs de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), « le changement climatique coûtera en moyenne 5 % du PIB des pays africains d’ici à 2030, sur la base d’un scénario de deux degrés de réchauffement. Si les températures augmentent encore, des régions comme le Sahel pourraient perdre jusqu’à 15 % de leur PIB ». Les pays africains doivent respecter leurs obligations au titre de l’Accord de Paris. Mais cela nécessite un financement.
Dans le même sens, la secrétaire exécutive adjointe de la CEA, Hanan Morsy, a déclaré que « l’amplification de la voix de l’Afrique dans les débats économiques mondiaux était essentielle pour la répartition juste et équitable du financement climatique ». Elle a ajouté que « le continent a le moins contribué au changement climatique, de plus il est au moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais serait le plus touché par le changement climatique et des capacités d’adaptation les plus faibles de toutes les régions du monde.
Afin d’améliorer l’apprentissage par les pairs et de favoriser un dialogue entre les gouvernements et les agences de notation, la CEA a également organisé un atelier sur la manière dont la notation souveraine et le Fonds de liquidité et de durabilité (LSF) pourraient soutenir le programme vert des pays.
L’Initiative de la Grande Muraille Bleue a suscité un immense intérêt en tant qu’opportunité de générer de nouveaux investissements dans le climat et la nature. La Grande Muraille Bleue vise à stimuler le développement des ressources côtières et marines de l’Afrique – le secteur de l’économie bleue, qui est estimé par la CEA à 10 milliards de dollars par an. Il vise à lever la première obligation bleue régionale. La Somalie a exprimé son intérêt à rejoindre l’initiative et à utiliser la boîte à outils d’évaluation de l’économie bleue de la CEA.