Le nombre global de jeune chômeur devrait augmenter d’un demi-million cette année pour atteindre 71 millions, soit la première hausse du genre en trois ans, a déclaré mercredi l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport.
Selon le rapport intitulé Emploi et questions sociales dans le monde 2016: Tendances pour les jeunes, le taux mondial du chômage des jeunes atteindrait 13,1% en 2016 et se stabiliserait à ce niveau en 2017, contre 12,9% en 2015.
Le rapport montre aussi qu’au total 156 millions, ou 37,7% des jeunes travailleurs sont pauvres ou extrêmement pauvres.
« Cela s’explique par une récession plus profonde qu’attendue dans quelques grands pays émergents exportateurs de matières premières et par la stagnation de la croissance dans certains pays développés », a expliqué Steven Tobin, économiste principal à l’OIT et principal auteur du rapport.
Dans les pays émergents, le taux de chômage devrait passer de 13,3% en 2015 à 13,7% en 2017, un chiffre qui correspond à 53,5 millions de chômeurs en 2017 contre 52,9 millions en 2015, a précisé le rapport.
« La montée alarmante du chômage des jeunes et les hauts niveaux, tout aussi perturbants, de jeunes gens qui travaillent mais continuent de vivre dans la pauvreté, montrent combien il sera difficile d’atteindre l’objectif global d’éradication de la pauvreté d’ici à 2030 si nous ne redoublons pas d’efforts pour instaurer une croissance économique durable et le travail décent », a averti Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l’OIT pour les Politiques.
Disparités entre jeunes hommes et jeunes femmes
Par ailleurs, le rapport montre de fortes disparités entre jeunes hommes et femmes au marché du travail, qui fondent et alimentent un creusement des écarts pendant la transition vers l’âge adulte. En 2016, le taux d’activité des jeunes hommes s’élevait à 53,9% contre 37,3% pour les jeunes femmes, ce qui représente un écart de 16,6 points de pourcentage.
Le problème est particulièrement aigu en Asie du Sud, dans les Etats arabes et en Afrique du Nord où les taux d’activité des femmes sont respectivement de 32,9, 32,3 et 30,2 points de pourcentage inférieurs à ceux des jeunes hommes en 2016.