Les journalistes et le personnel de la Tribune demeurent décidés à « résister pour défendre le titre qui a compté dans le paysage médiatique du pays car, considérons qu’aucune décision d’ordre commerciale ne peut et ne doit priver le citoyen de son droit à son journal chaque matin ».
Le collectif des travailleurs de La Tribune refuse la disparition du journal « au nom de considérations commerciales et mercantiles » et compte organiser un sit in le mardi 22 août à la maison de la presse Tahar Djaout. Dans un communiqué rendu public, le Collectif lance un appel à la solidarité en invitant « tous ceux qui croient en la justesse de notre cause de nous rejoindre ».
« Nous lançons un appel aux forces vives du pays : aux intellectuels, syndicats, organisations patronales, personnalités politiques et à tous les défenseurs des droits et des libertés et enfin aux autorités compétentes du pays pour soutenir notre action et nous rejoindre dans cet autre combat », écrit le Collectif dans le communiqué qui rappelle la mise à mort programmée du journal depuis le 9 août dernier « sur décision des associés minoritaires de la SARL Ominium Maghreb Press ». » Quelques que soient les raisons invoquées pour justifier cette liquidation, nous réitérons énergiquement notre attachement à la sauvegarde du titre La Tribune : outil de travail et employeur d’une soixantaine de travailleurs tous corps confondus. Mais, pas seulement ».
Selon le Collectif, La Tribune a payé un lourd tribut, pour défendre la libre expression, principe de ses fondateurs pour qui, «le droit à l’information, vu autrement» était sacralisé dans les colonnes de La Tribune avec respect, vingt-trois ans durant. « Ce qui n’a pas été sans conséquences au vu des difficultés de parcours traversées avec courage et détermination. Aujourd’hui, et au nom de considérations commerciales et mercantiles, notre journal est condamné à disparaitre, comme ont disparu ses deux principaux membres fondateurs : Khireddine Ameyar et Bachir Cherif Hacène. Cette mise a mort est une décision unilatérale prise par deux associés ne représentant que 18% des parts de la société. Est-ce normal ? Est-ce juste ? Est-ce légal ? », s’interroge-t-on.
Les journalistes et le personnel de la Tribune demeurent décidés à « résister pour défendre le titre qui a compté dans le paysage médiatique du pays car, considérons qu’aucune décision d’ordre commerciale ne peut et ne doit priver le citoyen de son droit à son journal chaque matin ».
« La perte de La Tribune, dans l’indifférence, peut constituer un précédent grave annonciateur de mauvais jours pour toute la presse nationale qui s’est imposée, malgré son jeune âge, comme une force citoyenne contribuant grandement à l’élargissement des espaces démocratiques et de la libre pensée en Algérie », a-t-on souligné.