Fin août 2014, Mustapha Berraf a conclu un sponsoring de 15 milliards de centimes avec l’opérateur public Mobilis dans la perspective des JO de 2016. Au Direct de Radio M de ce mardi, le Président du Comité Olympique et Sportif Algérien s’est défendu d’avoir écarté l’opérateur rival Ooredoo sur instruction de Said Bouteflika, le frère conseiller du Président.
« Le Comité olympique ne reçoit d’instructions de personnes, ses décisions sont souveraines et sont prises selon la charte olympique qui le régit, » a tenu à préciser Mustapha Berraf, en réponse à une information révélée par un des journalistes qui animent le talk-show hebdomadaire, Café Presse Politique de Radio M, selon laquelle le contrat avec Ooredoo avait été annulé à la dernière minute au profit de Mobilis, sur instriction téléphonique de Said Bouteflka. Avant la signature avec Mobilis, Mustapha Berraf a reconnu avoir posé la question au PDG de Mobilis, Saad Dama, sur la capacité de son entreprise à honorer son engagement financier. « M. Dama s’est engagé à respecter le termes du contrat où, d’ailleurs, les garanties ont été clairement consignées, » a-t-il dit.
L’inquiétude de M. Mustapha Berraf est liée à l’autre engagement de sponsoring contracté par Mobilis avec la Fédération Algérienne de Football pour 250 milliards de centimes. Un montant très élevé qui a permis également d’exclure Ooredoo de l’équipe nationale de football, pour laquelle l’opérateur a investi massivement au cours des 5 dernières années. Mustapha Berraf avoue toutefois, être plus à l’aise avec l’opérateur Qatari, « qui accorde plus de facilités et de flexibilité quand il s’agit de financer les manifestations sportives internationales où les équipes algériennes sont engagées. »
Financements insuffisants
Malgré l’engagement de plusieurs entreprises algériennes, à l’image de Sonatrach, Ifri, Alliance Assurances et Malek Adhésives dans le tour de table des sponsors du Comité olympique, Mustapha Berraf considère que les montants ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins des 22 disciplines olympiques et non-olympiques. « Dans ces conditions, il est très difficile de réaliser de bons résultats lors des manifestations sportives internationales, » regrette le Président du comité olympique qui estime que « l’accompagnement des fédérations nationales à travers des programmes de formation et de perfectionnement et les subventions aux activités sportives d’élite à l’échelle nationale et internationale, » nécessite d’importants moyens financiers.
Pas de stratégie pour l’élite sportive
Mustapha Berraf regrette l’absence d’une stratégie pour les élites sportives algériennes, qui aurait permis à l’Algérie de récolter beaucoup plus de médailles lors des jeux olympiques ou aux championnats du monde. « Cette stratégie devait être faite il y a plusieurs années mais elle n’existe pas, » a-t-il reconnu. Conséquences : les championnats algériens ne sont pas aux normes internationales, les clubs éprouvent des difficultés à s’inscrire dans une logique de pratique sportive de performance et, surtout, il y a une grande déperdition de pépites sportives à fort potentiel de médailles à travers les wilayas du pays. « La médaille d’or de Makhloufi n’est certainement pas le résultat d’une planification. C’est plutôt le fruit du travail exceptionnel fait par l’athlète lui-même et par son manager, » regrette Mustapha Berraf. « Ils ont pris des risques en allant s’entrainer dans certains endroits, et la fédération d’athlétisme leur a même refusé la prise en charge certains stages à l’étranger, » poursuit-il avant de conclure : « je ne pense pas que le modèle Makhloufi soit reproductible chaque année ou deux ».
Extraits vidéo : http://bit.ly/1s6QENh
Ecouter l’intégralité de l’émission:
