Le talk hebdomadaire de journalistes sur RadioM a vécu une étrange expérience. Et si le marteau de Ain Fouara était en nous ? Les hommes.
Le Café Presse Politique n’a pas pu accueillir un journaliste hostile à la nudité de l’œuvre de Ain Fouara. Et donc pas indigné par ce qu’il lui est arrivé lundi dernier à Sétif. Il en existe beaucoup dans les rédactions et même dans les plus insoupçonnées. Mais cela n’était sans doute pas complètement nécessaire pour obtenir une discussion avec des clivages sur l’interprétation de l’acte de vandalisme commis par un barbu en blouse blanche. Comment ? En acceptant d’écouter un point de vue qui ne s’exprime pas beaucoup sur les plateaux politiques souvent très masculins : « l’acte de Ain Fouara renvoie à la violence faite par les hommes aux femmes en Algérie et à l’impunité dont elle est entourée ». Une perception forcément portée par une femme (Daikha Dridi) qui télescope la lecture idéologique classique d’un homme (Hassan Ouali) : la violence contre les femmes est alimentée par l’enseignement religieux rétrograde que le pouvoir a laissé entre les mains des islamistes alors même qu’ils avaient échoué dans leur insurrection des années 90. « La violence subie par les femmes ? Ce n’est pas que les islamistes… Ce sont les hommes de toutes catégories». Un moment de vérité à suivre et à commenter.
L’actualité de la semaine a été terrible sur le front des « images miroir » de l’archaïsme local. Une vidéo montre sur les réseaux sociaux un bizutage humiliant subit par trois adolescents subsahariens obligés de se gifler à tour de rôle par …des militaires selon toute vraisemblance algériens. Que faire ? Un CPP aux thématiques un peu glauque réussit t’il toujours à sortir par le haut ? En jetant, sa vindicte sur le pouvoir politique (comme il aime -un peu trop ?- le faire). Ahmed Ouyahia lui en donne l’occasion. Des excuses à l’Arabie Saoudite qui ne passent pas sur le plateau de part et d’autres de Khaled Drareni, stoique au milieu d’une colère à peine retenue. Les supporters de Ain Mlila – qui ont mis en scène dans un Tifo l’émir héritier du trône Saoudien avec Trump – n’engagent pas le gouvernement algérien. Pourquoi présenter donc des excuses officielles au nom du peuple algérien ? Là aussi le CPP n’a pas eu le temps de convier sur le plateau un journaliste favorable aux excuses pour un débat plus contradictoire (ce que demandent les auditeurs). Mais était ce bien sage de le faire ? Regardez.