L’histoire bégaie. Crise économique, impasse politique La séquence suivante, l’explosion politique, n’est pas écrite. Sauf si… Le café presse politique en a parlé.
Le café presse politique a ouvert le livre noir « mais aussi printanier » du 05 octobre 88. Pour constater combien le rappel des faits est devenu utile dans un pays où les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas vraiment la chronique du soulèvement des jeunes d’il y a 28 ans. « Une parenthèse enchantée » pour les libertés démocratiques pour El Kadi Ihsane, « un sentiment d’échec générationnel » pour Said Djaafer, qui rappelle que c’est la génération de la guerre de libération nationale contestée en 1988 qui « tient toujours politiquement le pays ». Les mêmes causes conduisent elles aux mêmes conséquences ? Tarek Hafidh ne croit pas à l’imminence d’une explosion populaire sur le modèle d’octobre 88. Pour exemple, « les étudiants d’aujourd’hui sont complétement démobilisés alors qu’ils ont des organisations » qui n’existaient pas dans les années 80. Il y a tout de même des mouvements sociaux inattendus qui peuvent changer la donne « comme à In Salah contre le gaz de schiste ». Ce sont tout de même « les classes populaires qui font défaut » pour espérer un changement politique, estime Said Djaafer. « Elles sont devenues méfiantes » après ce qui s’est passé dans les années 90, et c’est pour cela que « le discours politique tourne à vide ».
Si la comparaison avec l’avant Octobre 88 tourne plutôt à l’avantage du pouvoir politique d’aujourd’hui, elle n’est pas sans périls cachés. La sortie de Amar Saadani, ce jour même du 05 octobre 2016, montre, par l’agressivité quelle développe contre tout ce qui n’est pas le clan Bouteflika, la tension du moment. « A l’inverse de Chadli Bendjedi qui voulait réformer le système au moins économiquement avant l’explosion d’octobre, Abdelaziz Bouteflika n’a pas de cap ». Et c’est tout le danger aux yeux de El Kadi Ihsane.
L’Algérie un acteur mineur en Libye ?
Le café presse politique s’est penché , en 2e partie, sur le rôle de l’Algérie dans la crise Libyenne à la faveur de la première visite du 1er ministre libyen Esseradj à Alger. « Faible », « effacé » , « limité », le CPP partage le même diagnosctic même si Tarik Hafidh estime que par divers réseaux « l’Algérie joue encore un rôle plus important que celui que l’on peut voir sur la scène libyenne » . Le choix de ne pas pencher du côté du soulèvement anti Kadhafi a t’il était une erreur qui a mis à l’écart l’Algérie du jeu politique libyen de l’après Kadhafi ? Pour Said Djaafer, cela compte sans doute chez les nouveaux acteurs politiques libyens, mais n’explique pas toutes les limites du rôle de la diplomatie algérienne qui n’a jamais réussie en réalité à sortir de la sa grande d’affaiblissement lors des années 90. Pour influencer un processus politique en Libye « il faut prendre le risque d’affirmer des positions fortes » voir de s’appuyer sur des acteurs de terrain en les soutenant politiquement , s’aventure El Kadi Ihsane. Quelque chose qu’Alger ne sait plus faire depuis très longtemps. Dans ce cas il ne faut pas s’étonner outre mesure de ce que l’Algérie n’ait pas été conviée à une réunion convoquée à Paris par la France, autour de la crise libyenne. Une information rapportée par Khaled Drareni qui prend ses marques dans l’animation du CPP.
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