Le talk politique de RadioM sous le choc des morts de Gaza tente d’aller au fonds des choses. Et se déchire aussitôt.
Les invités du café presse politique, CPP, autour de Khaled Drareni, avaient le masque en début d’émission ce mercredi. Le thème de la première partie de leur talk est tout simplement dramatique. Mais quelle est donc la réponse à la question inévitable « combien de Palestiniens devront mourir avant que l’opinion mondiale ne rompt avec l’impunité dont profite Israël pour ne pas renoncer à la colonisation ? ». Réponse non évidente. Surtout lorsqu’un des invités, Amar Ingrachen, propose une lecture peu ordinaire dans le domaine public algérien, selon laquelle le Hamas, « organisation terroriste » selon lui, est tout aussi responsable de la captivité des Gazaouis que le sont Israël et les Etats-Unis.
On peut deviner la tournure tendue du débat. Avec en toile de fonds la question du recours à la résistance armée. Passée de mode ou pas. Dans le cas palestinien, les intifada populaire ont toujours amené plus à la cause que le recours aux armes. Est ce que ce sera encore le cas cette fois avec la mobilisation contre le transfert de l’ambassade des Etats Unis de Tel Aviv vers Jérusalem ? La montée d’un sentiment hostile à Israël dans l’opinion occidentale est un processus long, que décrit Daikha Dridi, pour sa partie américaine.
Le CPP a débattu ensuite de l’autre fait marquant de la semaine, la sortie présidentielle dans la capitale le mardi dernier. Bouteflika a inauguré une Zaouia à Tixeraine et visiter le chantier de la Grande Mosquée d’Alger. L’idéologie du bouteflikisme s’est-elle réduite à celle des Zaouiates ? Quel est le projet des amis de Bouteflika avec le 5e mandat pour l’Algérie ? Les invités du CPP en parlent avec la même tonalité désabusée que celle pour la Palestine occupée. Mais toujours avec des « possibles à guetter ». A enfanter.