Le Café presse politique de RadioM a collé au café du commerce cette semaine pour expliquer pourquoi le politique ne cherche pas à embraser le peuple avec les verts. D’ailleurs il n’y a pas de quoi.
Les Algériens ont été surpris de ne pouvoir voir jouer leur équipe nationale nulle part en clair à la télévision. Une triste première, qui a défrayé la chronique populaire. Autour de Khaled Drareni, le CPP s’est donc mis en mode éclairage pour comprendre ce qui s’est passé. Pourquoi le pouvoir politique algérien ne se mobilise plus pour offrir les «jeux du stade au peuple » ? Austérité ? La télévision publique a choisi de ne pas acheter les droits secondaires de la CAN2017 qui permettent de diffuser la compétition sur un territoire en hertzien. Mahmoud Bouguermouh, diplômé en droits sportifs et journaliste fondateur du site El 3lam a expliqué le montage de la commercialisation des droits TV de la CAN détenus par la CAF et cédés à une filiale du groupe français Lagardère. Le détenteur des droits sur les 26 territoires de la zone Moyen orient Afrique du Nord, le qatari Bein Sport aurait demandé 16 millions d’euros pour la rétrocession à la télévision publique algérienne. Pour Abed Charef ce n’est pas le montant qui fait problème « on peut demander 16 millions et conclure à 8 millions », mais le fait que la télévision publique algérienne vit dans une autre époque. Car on n’engage pas ces négociations à deux mois de la CAN ». L’autre constat fait au CPP est l’incapacité des télévisions privées à prendre le relais. « On peut imaginer que la télévision de Ali Haddad aurait pu tenter d’acheter les droits TV de la CAN mais elle est précarisée dans son business par le fait d’être encore une télévision étrangère en Algérie » a relevé El Kadi Ihsane déplorant également que le marché publicitaire en Algérie demeure trop faible pour permettre à une télévision de revendre de manière conséquente l’audience qu’elle obtient en achetant la diffusion de la CAN. Mais le fin fond de l’affaire ne serait il pas le fait que le pouvoir politique n’a pas voulu trop en faire avec l’EN car une trop forte attente populaire déçue peut devenir un risque politique par temps d’austérité ? Rien de sûr, si l’opportunité d’un nouveau Oum Dourman se présentait, il y a de fortes chances que Bouteflika s’en empare pour retourner la situation en sa faveur. Situation virtuelle bien sûr.
Pourquoi exhumer Ali Benhadj maintenant ?
Toujours sur le mode décryptage qui le caractérise, le CPP a déroulé la semaine politique pour suggérer une cohérence à une série de petits évènements épars : la remise en liberté du journaliste Hassan Bouras à El Bayadh, la participation des syndicats indépendants à une réunion au ministère du travail autour du nouveau code du travail, et l’injonction, dite présidentielle de confiner les déplacements de Ali Benhadj à la seule wilaya d’Alger. Le pouvoir politique se met-il dans la gestion anticipée des échéances électorales et politiques ? Contrairement à son habitude, Abed Charef accorde une place importante à l’élection législatives du printemps prochain dans les « précautions » que prend désormais le pouvoir politique avec le front social, le risque sécuritaire ou encore son image démocratique. Hafidh Tarik est moins enclin à penser que ce sont les législatives qui déterminent le plus l’agenda des petits et grands gestes du gouvernement. La situation se dégrade et il faut gérer au jour le jour. Il en a profité pour rappeler que Ali Benhadj ne représentait sans doute pas un danger politique imminent. Alors pourquoi «l’exhumer » maintenant ? Oui pourquoi ? Le CPP s’est mouillé dans les explications. Mais cela l’audio et la vidéo le racontent mieux.