A l’occasion de la sortie de son livre ‘’Dynamique de l’informel en Afrique de l’Ouest ‘’ M. Mohamed Ali Deyahi, « Invité du Direct » de la Radio M a souligné les caractéristiques de l’économie informelle en Afrique et dans les pays du Maghreb. Il a fait part également de son point de vue sur la récente amnistie fiscale lancée par les autorités algériennes.
Le directeur du bureau régional de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) à Alger est revenu dans l’«Invité du Direct » du mardi 23 février sur l’économie informelle en Algérie et au Maghreb. Cette sphère parallèle à l’économie nationale influe négativement sur le PIB des Etats concernés, mais elle est l’alternative à la crise de l’emploi. En effet, ‘’90% des emplois dans les pays en développement ont été créés dans l’économie informelle‘’
‘’Une économie handicapée‘’
Pour lui, l’informel est ‘’un secteur où les emplois ne sont pas protégés, et où le niveau technologique ne permet pas de constituer un tissu entrepreneurial, capable de contribuer aux échanges dans le cadre régional et même à la mondialisation‘’. Concernant les causes de l’émergence de la sphère informelle, M. Deyahi explique que -globalement- il s’agit d’un ‘’dysfonctionnement du système économique.‘’ S’agissant de l’amnistie fiscale engagée par le gouvernement algérien, à travers la fameuse Conformité Fiscale Volontaire (CFV), le représentant de l’Organisation Internationale du Travail, explique qu’il faut distinguer entre deux catégories d’informalité. ‘’La partie fraude‘’ de l’économie informelle doit être combattue‘’ explique-t-il. La seconde catégorie concerne les petites unités de production qui se trouvent dans l’informel, et c’est ces acteurs que les autorités doivent accompagner pour ‘’migrer de l’informel vers l’économie moderne.‘’ S’agissant de la CFV (taxation forfaitaire libératoire au taux de 7% de la somme bancarisée), M. Deyahi souligne qu’il faut apprécier son coût en termes d’attractivité, et non en terme pécuniaire.‘’
Le taux de l’informel dans les pays du Maghreb
La part de l’informel en matière d’emplois -non agricole- en Algérie est de 40% selon l’Invité du Direct. La Tunisie a un niveau semblable à l’Algérie, tandis qu’au Maroc, on atteint les 50%. La Mauritanie a le taux le plus élevé des emplois informels, à hauteur de 75%. Le Directeur du Bureau de l’OIT Maghreb, fait savoir que son Organisation se base sur les chiffres et les statistiques donnés par les organismes nationaux (ONS pour l’Algérie) et reconnait que l’économie informelle est ‘’rebelle à la quantification.‘’
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