Le fabricant de smartphones Stream System ambitionne d’exporter du "Made in Algeria" - Maghreb Emergent

Le fabricant de smartphones Stream System ambitionne d’exporter du “Made in Algeria”

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Stream System est devenu la deuxième marque algérienne de téléphones mobiles depuis novembre 2015. Bomare Company, qui commercialise Stream System, s’appuie sur un partenaire chinois de taille, Hisense, pour atteindre un taux d’intégration de 48% au courant de cette année. Une virée dans le Centre de R&D de Hisense à Qingdao en Chine.

 

La société Bomare Company a organisé, du 28 février au 4 mars, à l’attention de nombreux journalistes, un séjour à Qingdao, en Chine, pour visiter le Centre de Recherche et Développement de son partenaire Hisense. Une occasion pour les médias de constater les capacités de la société chinoise qui apporte son savoir faire technologique dans la fabrication des smartphones Stream System commercialisés par Bomare Company. C’est sur ce savoir-faire de Hisense que Bomare mise pour atteindre un taux d’intégration de 48% au cours de cette année, comme l’a annoncé son PDG, Ali Boumediene. Les produits Stream System sont actuellement à un taux d’intégration de 18%. Mais dans les prochains mois, c’est-à-dire, d’ici le deuxième semestre 2016, la société algérienne sera en mesure de fabriquer une grande partie des cartes-mères de ses produits, pour réussir le pari des deux partenaires. « Nous avons signé un protocole de transfert de technologie avec Bomare Company pour qu’elle bénéficie de notre technologie et atteindre ses objectifs. Notre volonté d’aider notre partenaire ne se limite pas à la fabrication de cartes-mères, nous sommes prêts à fournir toute la technologie nécessaire pour Bomare dans son développement », a révélé Gavin Yao, directeur du département télécommunications chez Hisense.

Bomare et Hisense misent sur le « Made in Bladi » et visent seulement 2% du marché algérien pour commencer. « Il ne faut pas précipiter les choses. La maîtrise d’une technologie nécessite du temps et beaucoup de moyens. Toutes les grandes marques mondiales que vous connaissez ont un historique immense. Il faut beaucoup de travail et de la patience pour réussir », assure Ali Boumediene. Le « Made in Algeria » permet à Bomare d’offrir un service après vente avec une garantie plus longue allant jusqu’à 5 ans et proposer aussi un produit jusqu’à 50% moins cher, et d’exporter à moyen-terme vers d’autres pays. « Quand on fabrique nos produits on peut les garantir plus longtemps. Actuellement on est à 18% de taux d’intégration pour les téléphones avec une garantie d’un an. Mais progressivement avec l’augmentation de ce taux la garantie se prolongera à 5 ans. Comme on le fait avec nos téléviseurs qui ont atteint 54% d’intégration », justifie le directeur de Bomare. « Plus on augmente notre taux d’intégration plus le prix est moins cher et nous pourrons ainsi exporter » rajoute-t-il.

Pourquoi Hisense ?

C’est dans la ville de Qingdao, située à une heure de vol de Pékin et de Séoul, que commence l’histoire de Hisense en 1969. D’une petite entreprise familiale pour la production de postes-radio à un conglomérat générant 16 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2015. Hisense a connu son heure de gloire en 1993 en se transformant en un groupe présent dans plusieurs domaines d’activités. Présente dans 130 pays, la société emploie un total de 75.000 personnes.

Sur les treize unités de production que compte Hisense, l’usine de Qingdao emploie à elle seule 20.000 salariés et compte sept chaînes de production dédiées exclusivement à la téléphonie mobile, avec un rythme de 35.000 unités/jour. « Cette capacité peut être augmentée si on a plus de commandes. Nous maitrisons le processus de fabrication de la conception à l’emballage en passant toutes les étapes », nous explique sur place un responsable. A quelques kilomètres de là, nous arrivons à l’un des onze centres de recherches & développement de la société. Tous des produits de Hisense passent par le centre de Qingdao. Le site est partagé en plusieurs blocs pour chaque produit et un dernier pour la conception et le dessin industriel. « On effectue une panoplie de tests : Drop test, twist test, test d’étanchéité, résistance au chaud et au froid… etc. En résumé toutes les fonctionnalités du smartphone sont testées et chaque composant est poussé à l’extrême pour mesurer sa résistance », détaille Jacky Jia, directeur régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord chez Hisense. « Nous sommes quasi-autonomes, nous investissons beaucoup d’argent dans le développement et la recherche, ce qui nous permet d’inventer de nouveaux appareils à chaque fois. Nous disposons parfois de machines uniques que nul autre fabricant ne possède », rajoute fièrement Marvin notre accompagnateur.

Le 1er mars, pendant que nous étions en Chine, Stream System a sorti son tout dernier smartphone, ALLin, conçu dans ce même centre de recherche, mais fabriqué à l’unité production de Birtouta (Alger). Pour Ali Boumediene le « but est d’aller vers la recherche et le développement, et d’être indépendant à 100% ». « Voir même l’accompagnement, d’ici 30 à 40 ans, d’autres pays africains dans leur développement technologique », espère le PDG de Bomare Company.

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