Paradoxalement, depuis sa création à ce jour, le FCE ne se contentait pas de participer aux tripartites mais y jouait aussi le rôle de locomotive du patronat algérien.
Le Forum des Chefs d’Entreprises (FEC) vient de voter à l’unanimité le changement de son statut d’association pour passer à celui de syndicat d’employeur. L’objectif est, explique-t-on, « de s’adapter aux nouvelles données à deux niveaux, au moins : une adaptation au niveau légal et une adaptation au niveau de l’organisation ». Mais pas seulement. «Une association agréée au sens de la loi de janvier 2006, même si elle peut constituer une force de proposition, n’a ni compétence, ni capacité à être représentée au niveau institutionnel pour discuter ou négocier des dispositions relevant du domaine économique ou social, » reconnait le FCE dans le discours préliminaire, prononcé par M. Tarkaoui, à une Assemblée générale extraordinaire de l’Association tenue samedi à Alger. Le FCE qualifie la situation dans laquelle il se trouve de « paradoxale » et insiste sur la nécessité de lever ce paradoxe « dans la mesure où le FCE est convié aux différentes consultations bipartites et tripartites alors qu’il n’est légalement pas concerné ».
Ces déclarations, aussi triviales soient-elles, sont un aveu que les différentes participations du FCE aux tripartites étaient « illégales ». Pour rappel, il est admis depuis bien longtemps dans les milieux d’affaires que le FCE n’avait pas, d’un point de vue réglementaire, le droit de prendre part aux réunions tripartites Gouvernement-UGTA-Patronat, encore moins de participer à la prise de décisions en matière de dispositions sociale et économique. Pourtant, cette organisation patronale ne se contentait pas de participer aux tripartites mais y jouait aussi le rôle de locomotive du patronat algérien.