Eni a déjà été condamnée en juillet 2013, par la justice italienne au payement de 600.000 euros d’amende.
« Le fisc italien réclame à Eni le versement de 10 millions d’euros de provisions, ainsi qu’une indemnisation « équitable » des dommages matériels et immatériels», rapporte ce 05 mars le quotidien spécialisé italien Il sole 24 ore. Me Gabriella Vanadia avocate du fisc italien (constitué comme partie civile dans cette affaire), a élaboré cette réquisition « conjointement avec Sonatrach », précise cette même source.
Dans ce procès de corruption internationale qui se tient aujourd’hui à la quatrième section criminelle du tribunal de Milan, sous la présidence de Giulia Turri, l’ancien Pdg de la multinationale pétro gazière italienne Eni Paolo Scaroni, est le premier mis en cause. Il aurait versé 197 millions d’euros de pots-de-vin en Algérie, entre 2007 et 2010, à Chakib Khalil (alors ministre de l’énergie), ainsi qu’à son entourage, dans le but de remporter (pour sa filiale Saipem) des contrats d’exploitation s’élevant à 8 milliards d’euros. Ce contrat concerne notamment le champ d’exploitation de Menzel Ledjmet Est, situé dans la wilaya d’Ilizi. Eclatée en 2010, cette affaire a été jugée en Algérie par la condamnation en février 2016, de l’ancien Pdg de Sonatrach Mohamed Meziane à 5 ans de prisons avec sursis et 20000 euros d’amendes. Plusieurs autres anciens responsables et proches de Meziane écopaient entre 6 ans et 18 mois de prison ferme.
Prison requise contre d’anciens dirigeants
Dans son volet italien en cours, le procureur Isidoro Palma a requis le 26 février dernier, six ans de prison contre Paolo Scaroni, et huit ans de prison contre Fardi Bejaoui. Ce dernier recherché par Interpol, aurait facilité le transfert des pots de vins via son entreprise Pearl Partners, basée à Hong Kong, moyennant une commission de 3%. A coté de Bedjaoui, deux autres (facilitateurs) algériens Samir Ouraied et Omar Habour, encourent respectivement quatre ans et six mois de prison.
Le parquet de Milan a également requis des amendes de l’ordre de 900.000 euros contre Eni et sa filiale Saipem, en plus de des peines allant de 5 à 7 ans de prison contre l’ancien directeur des opérations de Saipem Pietro Varone, l’ancien directeur des Finances de Saipem puis d’Eni, Alessandro Bernini et l’ancien président et administrateur délégué Pietro Tali.
Pour rappel, Eni a déjà été condamnée en juillet 2013, par la justice italienne au payement de 600.000 euros d’amende et la confiscation de 24.5 millions d’euros pour une affaire de corruption survenue au Nigeria.