La dette dans les économies avancées a atteint 105% du PIB, un niveau jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale.
Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté sur le niveau élevé de la dette mondiale qui a atteint un nouveau record, tiré principalement par la Chine, appelant les pays à renforcer la discipline budgétaire.
La dette mondiale a atteint un sommet historique de 164 trillions de dollars en 2016 (164.000 mds de dollars), soit 225% du produit intérieur brut mondial, relève le FMI dans son nouveau rapport Moniteur des finances publiques, publié mercredi à Washington. Depuis 2007, la Chine a contribué, à elle seule, à 43% de cette augmentation.
« Le monde est maintenant endetté de 12% de plus comparé au record atteint en 2009, avec la Chine comme force « , à l’origine de cette augmentation, précise ce rapport semestriel qui examine la conduite des politiques budgétaires dans le monde.
La dette publique a joué un rôle important dans l’explosion de la dette mondiale, selon le FMI. Depuis 2014, les gouvernements, en particulier dans les pays émergents et ceux exportateurs de produits de base, étaient contraints d’augmenter les dépenses et partant leur niveau d’endettement pour doper la croissance.
La dette dans les économies avancées a atteint 105% du PIB, un niveau jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale, alors que dans les pays émergents et les pays à moyen revenu elle se situe autour de 50% à fin 2017.
Aux Etats-Unis, la réforme fiscale et le budget biennal fournissent des stimulants fiscaux supplémentaires à l’économie. Ces mesures entraîneront, cependant, un déficit global supérieur à 1 trillion de dollars au cours des trois prochaines années, ce qui correspond à plus de 5% du Pib américain. La dette devrait ainsi passer de 108% du Pib en 2017 à 117% en 2023, prévoit le rapport.
Une analyse sur la soutenabilité de la dette, établie par le FMI, fait ressortir que 40% des des pays à faible revenu présentent actuellement un risque élevé d’endettement ou sont déjà en situation de surendettement. Ce ratio a doublé en cinq ans, a indiqué Victor Gaspar, directeur du département des finances publiques du FMI, lors de la présentation du rapport.
En outre, le service de la dette a connu une augmentation rapide, en particulier dans les pays où les taux d’inflation sont élevés, relève Victor Gaspar.
Le fardeau des intérêts a également doublé au cours des 10 dernières années pour représenter 20% de la fiscalité. L’augmentation des coûts de la dette reflète en partie le recours croissant aux instruments du marché financier. Près de la moitié de la dette actuellement représente des dettes non concessionnelles, contre un quart en 2007.
» Il est impératif que les pays en développement à faible revenu renforcent leur capacité budgétaire » pour continuer à s’acquitter de leurs obligations en matière de service de la dette et poursuivre le financement de secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation, et les infrastructures publiques, recommande ce responsable.
» Il n’y a pas de place pour la complaisance « , déclare Victor Victor Gaspar, relevant que » les gouvernements qui réussissent sont ceux qui se préparent pour les tempêtes se profilant à l’horizon ».