Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé ses prévisions de croissance pour l’Algérie en 2016, un rebond qui sera suivi par un ralentissement en 2017, indique son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales publié mardi à Washington.
Le FMI précise que la croissance réelle du Pib de l’Algérie s’est établie en 2016 à 4,2% contre 3,6% dans sa prévision faite en janvier dernier, alors que la Banque mondiale a prévu lundi une croissance soutenue à 3,8%. Cependant, le Fonds a abaissé sa prévision pour 2017 en tablant désormais sur un tassement de la croissance à 1,4% contre 2,9% prévu en janvier. Cette tendance baissière se maintiendra en 2018 à 0,6%, selon les mêmes projections.
Pour rappel, la Banque mondiale avait expliqué lundi que la baisse prévue de la croissance en Algérie serait le résultat du rééquilibrage des finances publiques dans un contexte baissier des cours de pétrole qui exige une réduction et une rationalisation des dépenses publiques.
Cet assainissement va aider à réduire davantage les déficits budgétaire et compte courant de l’Algérie mais va s’accompagner d’une baisse de la croissance qui a été longtemps tirée par la dépense publique. Le FMi a ajusté à la hausse ses prévisions de l’inflation à 6,4% en 2016 contre 5,9% prévu auparavant et prévoit un taux de 4,8% en 2017 et 4,3% en 2018.
Hausse du chômage
Le solde du compte courant a représenté -16,4% du Pib en 2016, un peu plus que ce qu’a projeté le FMI dans ses prévisions actualisées de janvier à -15,1%. Le déficit du compte courant devrait ensuite se réduire davantage à -12,3% en 2017 et à -10,2% en 2018. Le FMI s’attend, par ailleurs, à une hausse du chômage en Algérie en 2017 à 11,7% contre 10,5% en 2016. Ce taux devrait progresser en 2018 à 13,2%.
En attendant le rapport détaillé du FMI sur la situation économique du pays, prévu en mai, la mission du Fonds qui a séjourné en mars dernier en Algérie a présenté sa vision de surmonter le choc pétrolier. Tout en se félicitant de la résilience de l’économie algérienne, le FMI a préconisé un « redressement graduel » de l’économie algérienne qui préserve les acquis sociaux.
Il avait expliqué que l’Algérie pouvait se permettre d’engager un redressement un peu plus progressif des finances publics étant donné son niveau bas d’endettement et ses avoirs appréciables en réserves de change. Selon le FMI, l’Algérie pourrait envisager une gamme plus large d’options de financements, y compris les emprunts extérieurs et la cession d’actifs publics.
Le défi consiste donc à choisir une combinaison de politiques économiques qui facilite l’adaptation économique durable au moindre coût en termes de croissance et d’emplois, avait constaté le FMI.