Dans un communiqué publié hier par le Fond Monétaire Interational, cette institution se dit satisfaite de la gestion de la crise économique par les autorités algériennes.
Le 30 mai 2018, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu la consultation au titre de l’article IV avec l’Algérie. L’institution relève le fait que « L’Algérie continue de faire face à des défis importants posés par la chute des prix du pétrole il y a quatre ans. Malgré un assainissement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et courant restent importants. La croissance du PIB réel a fortement ralenti, principalement en raison d’une contraction de la production d’hydrocarbures, même si la croissance du secteur hors hydrocarbures est restée stable». Par-contre le Conseil s’inquiète de l’avancée du chômage (de 10,5% en septembre 2016 à 11,7% un an plus tard) surtout celui des jeunes qui reste particulièrement élevé (28,3%) et chez les femmes (20,7%).
Les réserves en devises continuent à fondre et perdent 17 milliards de dollars en un an en se stabilisant autour de 96 milliards de dollars. La dette extérieure reste négligeable mais celle contractée à l’intérieur du pays a fortement augmentée depuis 2016 tout en restant modérée.
Dans son évaluation le Conseil prend note que l’Algérie a été confrontée à des défis importants liés à la baisse des prix du pétrole depuis 2014 et au ralentissement de l’activité économique. Néanmoins l’institution de Bretton-Woods, se félicite des efforts déployés par les autorités pour gérer le processus d’ajustement. Dans leurs communiqué ils relèvent que « les administrateurs ont encouragé un assainissement budgétaire soutenu et des réformes structurelles de grande envergure pour faciliter un modèle de croissance plus diversifié et soutenir le développement du secteur privé».
C’est le triptyque augmentations budgétaires en 2018, restrictions temporaires des importations et réformes structurelles qui a séduit une partie des administrateurs du FMI alors que la majorité ont estimé que « cela pourrait apporter un répit à court terme à l’économie, mais que cela pourrait entraîner des risques importants pour les perspectives économiques. Ces administrateurs ont souligné que cela accentuerait probablement les déséquilibres budgétaires et extérieurs, augmenterait l’inflation, accélérerait la perte des réserves internationales, accroîtrait les risques de stabilité financière et, à terme, réduirait la croissance ».
Pour eux la solution viendrait d’une consolidation budgétaire progressive à partir de 2018 réalisée sans le financement de la banque centrale, en s’appuyant sur un éventail plus large d’options de financement, y compris des emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissement bien choisis. Une dépréciation graduelle du taux de change, combinée aux efforts déployés pour éliminer le marché parallèle des devises, soutiendrait les efforts d’ajustement. Le mot d’ordre étant de contenir l’inflation en gardant une politique monétaire indépendante. Dans ce contexte, ils se sont félicités de l’engagement de la banque centrale à stériliser les liquidités résultant du financement monétaire, le cas échéant.
L’autre recette recommandée par le FMI est de soutenir les efforts visant à augmenter les recettes hors hydrocarbures, à améliorer l’efficacité et la gestion des dépenses publiques et à élargir la réforme des subventions tout en protégeant les pauvres. Ils se sont félicités de l’intention des autorités de faire avancer les réformes pour favoriser le développement du secteur privé en améliorant l’environnement des affaires, en améliorant l’accès au financement et en renforçant la gouvernance, la transparence et la concurrence. Les administrateurs ont également jugé utile de prendre des mesures pour réduire l’inadéquation des compétences, améliorer le fonctionnement du marché du travail, favoriser une plus grande participation des femmes au marché du travail et ouvrir davantage l’économie au commerce et à l’investissement étranger direct.
Malgré le satisfecit global, le FMI pousse les autorités à plus d’ouverture, de transparence et de réformes pour faire basculer l’économie vers un modèle plus durable et plus stable.