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Le front libyen contre l’EI veut prévenir un transfert de combattants à partir de la Syrie

Par Maghreb Émergent
mars 1, 2016
Le front libyen contre l’EI veut prévenir un transfert de combattants à partir de la Syrie

Les pays occidentaux ont récemment lancé de nombreuses frappes contre l’Etat islamique (EI) sur le continent africain: en effet, les Etats-Unis ont mené des raids aériens contre des cibles de l’EI en Libye, l’Italie a autorisé les drones américains à utiliser une de ses bases aériennes en Sicile, et le Royaume-Uni et la France ont déployé des forces spéciales dans ce pays où prospère le groupe djihadiste.

Selon certains observateurs, après la Syrie et l’Irak, les pays occidentaux s’apprêteraient à ouvrir un troisième front en Libye afin d’éradiquer le terrorisme et de soutenir le gouvernement d’union nationale libyen récemment formé.

Ouverture d’un nouveau front

Les frappes aériennes internationales ont fortement réduit l’espace d’activité de l’EI. Selon Washington, l’EI envisagerait de transférer progressivement ses combattants vers l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, portant le nombre de combattants affiliés à l’EI en Libye de 1.500 à quelque 6.000 personnes.
L’EI contrôle actuellement la ville côtière libyenne de Syrte, située à 450 km à l’est de Tripoli. Des groupes militarisés du vaste désert du sud libyen et de la côte ouest se sont également affiliés à l’organisation terroriste. Vers l’ouest, ces groupes pourraient établir des liens avec des djihadistes radicaux cachés en Tunisie, en Algérie et au Maroc; vers le sud, rejoindre les rebelles du nord du Mali et le groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria; et vers l’est, collaborer avec des terroristes en Egypte.
La formation d’un nouveau front en Libye pour éradiquer l’EI est ainsi devenue indispensable.
Pendant la première moitié de 2015, les Etats-Unis ont mené de nombreuses frappes aériennes contre les dirigeants de l’EI cachés en Libye. Selon des sources diplomatiques tunisiennes, Washington cherche à louer le port de Bizerte situé dans le nord de la Tunisie afin d’augmenter sa présence militaire en Méditerranée.
La France a également déployé en février dernier des forces spéciales en Libye pour mener des missions anti-terroristes secrètes. Quant au Royaume-Uni, ses forces spéciales ont également été déployées dans le pays en vue de former des miliciens locaux.

Soutenir le nouveau gouvernement libyen

L’ingérence de l’Occident dans la guerre civile qui a éclaté en Libye il y a cinq ans est, dans une certaine mesure, à l’origine de l’expansion de l’extrémisme en Libye et dans de nombreuses régions d’Afrique du Nord aujourd’hui.
Après la chute du régime Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a sombré dans le chaos, ce qui a encouragé la naissance du terrorisme. Même aujourd’hui, le gouvernement d’union nationale soutenu par l’Occident ne peut s’établir que dans son pays voisin, la Tunisie, et a une influence assez limitée.
Pour les pays occidentaux qui se sont investis dans la lutte contre le régime Kadhafi tels que la France et les Etats-Unis, la situation actuelle en Libye est « inattendue » : la démocratie occidentale ne s’adapte pas bien à la situation libyenne, le territoire du pays est divisé entre de multiples groupes militarisés et le terrorisme profite de la situation pour s’étendre.
La situation sécuritaire en Libye est mauvaise, de même que son économie. Touchée par les conflits, la production de pétrole brut en Libye est tombée à 300.000 barils par jour, contre 1.600.000 barils par jour avant le début de la guerre civile en 2011. Des entreprises françaises et italiennes qui avaient beaucoup investi dans le secteur énergétique libyen ont ainsi été durement touchées, et la plupart des entreprises étrangères ont quitté le pays.
L’un des principaux objectifs des opérations menées par l’Occident contre l’EI en Libye est donc de soutenir le nouveau gouvernement afin d’améliorer la situation sécuritaire et de faire avancer le pays.

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