La famille de Hocine Benhadid a été alertée à 04 heures du matin ce vendredi par l’avocat du prévenu. Le général à la retraite était en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Bab Ejdid (Alger) depuis mercredi soir.
Les chefs d’accusation pour lesquels le général à la retraite Hocine Benhadid a été mis, cette nuit, sous mandat de dépôt restaient formellement inconnus pour sa famille ce vendredi matin.
El Watan week-end propose une piste dans son édition du jour. » Selon des sources bien informées, c’est sur plainte du ministère de la Défense », pour, dit-on, « divulgation du secret militaire » que le tribunal militaire aurait été actionné il y a trois jours ».
Une piste sujette à caution, la procédure judiciaire qui a débouché sur l’incarcération du général Benhadid est une procédure civile. Toutefois, il semble que la divulgation du « secret de secret militaire » soit imputable à un autre entretien accordé, après son intervention sur Radio M, par le général Benhadid à la chaine satellitaire Al Magharibiya.
Dans cet entretien, le général Benhadid décrit le conclave militaire qui a décidé en janvier 1992 de l’arrêt du processus électoral en janvier 1992. Hocine Benhadid a révélé qu’il était, du côté de la minorité, contre cette démarche, qualifiée de « coup de force » et de « coup d’Etat par la force » (Inkilab Bel Koua)
Une affaire à double tiroir
Le général Benhadid a dénoncé dans un entretien à RadioM le scénario dont il se dit convaincu, d’une tentative de succession familiale à la tête de l’Etat, au profit de Saïd Bouteflika, le jeune frère du président Abdelaziz Bouteflika.
Son arrestation musclée mercredi dernier a d’abord été imputée à cette sortie médiatique et à la plainte pour diffamation dont il a été l’objet de la part d’Ali Haddad, président du forum des chefs d’entreprises (FCE).
Une autre affaire est venue ensuite troubler la chronique des évènements. Le fils du général Benhadid a été également interpellé et incarcéré pour une affaire liée au port d’arme.
Selon une source familiale le fils du général Benhadid a pris, à la mi-septembre, en l’absence de son père à l’étranger son arme de poing et l’a ensuite perdu dans l’espace public dans des conditions non encore éclaircie.
Hocine Benhadid a été entendu comme témoin au sujet de cette affaire, avant qu’elle ne prenne manifestement une dimension plus dramatique, sans doute après sa prise de position publique du 23 septembre dernier.
Pour le général Benhadid en effet, ce n’est pas le président Bouteflika qui a décidé du départ du patron du DRS le général Toufik mais son frère Saïd dans le but d’écarter tous les obstacles