Le général Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, annonce dans un entretien à la presse italienne ne pas avoir l’intention de reprendre les discussions avec son rival de l’Ouest soutenu par les Nations unies.
Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj, le Premier ministre qui tente de gouverner à Tripoli avec le soutien des Nations unies, devaient se rencontrer à Alger dans quelques jours, indique-t-on dans l’entourage du gouvernement algérien. Les deux hommes devaient discuter de la possibilité de former un gouvernement d’union nationale, ajoute-t-on.
Mais le général Haftar fait valoir dans une interview au Corriere della Sera ce mardi que les discussions avec Fayez al-Sarraj, commencées il y a deux ans et demi, n’ont donné aucun résultat et que, compte tenu de la situation en Libye, l’heure est au combat plutôt qu’à la politique.
« Une fois que les extrémistes seront vaincus, nous pourrons revenir aux discussions sur la démocratie et les élections. Mais pas maintenant », a déclaré Khalifa Haftar.
Le général Haftar, qui lutte contre les islamistes et autres opposants dans l’Est libyen depuis plus de deux ans, estime que ses forces contrôlent désormais 80% du pays, rapporte le Corriere. Il fait aussi valoir que ses forces assurent le respect du droit autour des ports pétroliers de Ras Lanouf, Brega et Es Sider.
Il juge aussi que les Libyens « n’avaient aucune idée de ce que signifie la démocratie » quand les élections ont eu lieu en 2012, après 42 années de règne du colonel Kadhafi. « Ils n’étaient tout simplement pas prêts », dit-il.
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