Pour permettre un développement équilibré du secteur industriel, le gouvernement envisage de lutter « contre la littoralisation des activités économiques » en mettant en place « une carte nationale des opportunités des investissements » en privilégiant la mise en place d’espaces de production dans les Hauts plateaux et le Sud.
L’accent, selon le programme, sera mis sur la mise en place du « cadre juridique cohérent de promotion de l’investissement » dans les industries de transformation (agro-alimentaires, sidérurgie et aval des hydrocarbures), avec la contribution du capital national et étranger, avec comme objectif la mise en place d’un tissu industriel de sous-traitance. Quand à l’industrie du montage CKD, le gouvernement promet de réviser la législation en vue d’augmenter « le taux d’intégration nationale », dans les industries mécaniques, électriques et électroniques et les activités de sous-traitance qui en découlent. Ces dernières bénéficieront de facilités d’accès au foncier, au financement et d’un « régime fiscal préférentiel ».
Dans le secteur minier, le gouvernement compte généraliser les « programmes d’exploration et d’études du potentiel minier » à tout le pays dans les domaines du phosphate, le fer, plomb et zinc, or et pierres. Les exemples de Gara Djebilet et de Tindouf (fer), Oued Amizour (Plomb, zinc), et or (Hoggar) sont cités comme exemples. Pour ce faire, le gouvernement envisage d’impliquer le privé national et étranger dans le financement et le partenariat technologique.
Limitation des importations, valorisation de la production nationale et promotion des exportations
L’objectif, datant de plusieurs d’années déjà, est celui de l’équilibre de la balance des paiements, déficitaire d’une manière structurelle. Comment ? Au même but, les vieilles recettes : « réduction des importations improductives » ou de revente en l’état, et la « promotion des exportations hors hydrocarbures ». En obligeant, d’une part, les opérateurs publics et privés à « recourir en priorité aux biens et aux services produits localement ».
Ces obligations seront « matérialisées dans les cahiers de charge des marchés publics », même si le secteur privé n’est pas soumis à ce cahier des charges. Le gouvernement compte « protéger » les productions des biens qui arrivent à satisfaire la demande nationale. Et d’autre part, accompagner et promouvoir les exportations hors hydrocarbures pour améliorer leur compétitivité.
Le programme évoque la possibilité de création de consortiums d’exportation, sans plus de détails. Comment promouvoir l’exportation ? Rien de nouveau par rapport à ce qui existait avant. La mise en niveau des textes législatifs, pour améliorer l’acte d’exporter, la réalisation de zones franches et plateformes logistiques dans les wilayas frontalières, initiées sous Sellal, et d’autres mesures incitatives et de soutien, non définies, seront mises en œuvre au niveau de ces zones.
Le gouvernement promet également « une évaluation », sans en dire plus, des accords multilatéraux et bilatéraux UEE, Zone arabe et OMC. Le gouvernement évoque enfin « la mise en œuvre de la stratégie nationale des exportations », ce qui laisse supposer que ce sera celle mise en place par les gouvernements précédents.
Abdenour Haouati