La rencontre gouvernement-walis a été l’occasion de formuler de nouvelles assignations aux Walis : en contrepartie de davantage de pouvoirs ils doivent se transformer en « managers » dans leurs wilayas. Une tendance qui inquiète: on a déjà des Walis surpuissants, on va avoir des walis-roi, avertissent des opposants qui relèvent que les élus locaux sont toujours ignorés.
C’était le leitmotiv de l’atelier sur le « Rôle des collectivités locales dans la promotion de l’investissement : plus de pouvoirs aux walis dans la gestion des investissements locaux. En clair, donner le pouvoir aux walis d’approuver les projets d’investissements et, surtout, d’attribuer le foncier industriel.
La question du foncier est perçue comme la clé de la dynamisation des investissements et plutôt que s’encombrer de procédures pourquoi ne pas donner aux walis ce pouvoir afin d’agir vite.
Le leitmotiv de « plus de pouvoirs aux walis » pour encourager et dynamiser l’investissement dans le « cadre de la nouvelle stratégie économique locale » a été systématisé ce dimanche par M.Abdelhalim Merabti, directeur des ressources humaines au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
« Nous avons constaté, que parfois, la responsabilité est diluée entre plusieurs secteurs et l’objectif de cette nouvelle stratégie est le recentrage de ce pouvoir de décision au niveau du wali qui sera le seul maître à bord », a-t-il précisé dans l’émission l’invité du direct sur la chaine III.
Le gouvernement donne plus de pouvoirs aux Walis en leur confiant directement des prérogatives de directions centrales de ministères mais sans aucune contrepartie de contrôles des assemblées élues que ce soit les Assemblées populaires de Wilaya (APW) où les Assemblées populaires communales (APC).
Des monarques locaux
Un wali encore plus puissant sera-t-il plus efficace dans la conduite du développement local et dans la dynamisation des investissements? La réponse est très clairement non chez ceux qui dénoncent déjà le peu de poids des assemblées locales face à la surpuissance des walis.
« On débureaucratise formellement mais les walis dont le pouvoir est déjà exorbitant par rapport aux assemblées élus deviennent des monarques locaux » remarque Chafaa Bouaïche, chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) particulièrement choqué par l’absence de toute évocation du contrôle par les élus.
« La bureaucratie est source de corruption, le pouvoir absolu aussi et même absolument » note-t-il en relevant que « les élus locaux sont pratiquement exclus de la répartition du foncier industriel qui, en l’absence des mécanismes élémentaires de contrôle institutionnel par les élus populaires, ne peut que faire l’objet de prédation. « .