La société émiratie Dubai Port World à travers le PDG de sa filiale DPWorld El Djazair, a confirmé dernièrement, dans une déclaration faite à Radio chaine 3, qu’elle restait en Algérie.
Il s’agit d’un démenti en réaction à un communiqué du syndicat du port d’Alger relayé par les réseaux sociaux.
En réalité, le Groupe Services Portuaires (Serport), le holding public en charge de la gestion des ports d’Alger, après avoir rapatrié en 2016 des participations du port d’Alger, a pris la décision ce 17 septembre de restituer les participations qu’il détenait dans la gestion du seul port d’Alger, terminal de conteneurs, à leur propriétaire initial l’Entreprise du Port d’Alger (EPA).
Selon les responsables du Holding, cette opération ne remet en aucun cas le partenariat qui lie l’EPA à DPW et qui a été signé pour une durée de 30 ans en 2008. Il faut rappeler qu’en vertu des accords signés cette année-là, du temps du ministre des Transports Amar Tou, le groupe DP World bénéficie, à parts égales (50/50) avec l’entreprise du port d’Alger et celle de Djen Djen (Jijel), d’une concession de la gestion pour ces deux ports, et ce, pour une durée de 30 années.
En contrepartie et selon le PDG de l’entreprise du port d’Alger de l’époque, Mr Bouraoui, le partenaire émirati s’engage pour des investissements qui seront consentis dans le cadre de ce partenariat, les deux parties le feront à parts égales, c’est-à-dire quelque 50 millions d’euros pour chacune, en plus de bénéficier de l’expérience du groupe émirati dans la gestion des terminaux à conteneurs, surtout en Afrique. Les 100 millions d’euros seront consacrés, selon Mr Bouraoui, à la superstructure des deux ports et à leur équipement en matériel de manutention et de levage.
Ainsi et contrairement à ce qui a été rapporté à travers la déclaration de la section syndicale UGTA du port d’Alger dans laquelle elle félicite les travailleurs de la récupération des parts de DP World , « la structure du capital reste la même sauf que les bénéficiaires sont dorénavant l’EPA et DP World. A travers cette opération, le groupe veut rétablir la relation technique et commerciale entre les deux partenaires à l’état d’origine. On a rétabli le partenariat tel qu’il était à l’état initial, à participations égales : 50% pour le port d’Alger et 50% pour DP World », selon une déclaration faite par Mr Djelloul Achour, PDG de Serport, au journal en ligne TSA.
Le partage de cette information sur les réseaux sociaux tendait surtout à remettre en cause le slogan répété par le Hirak et dénonçant la proximité du pouvoir actuel, et surtout du chef de l’Etat-major, des Emirats Arabes Unis.
Les Emirats présents à travers d’autres associations
Il faut savoir que les Emirats sont aussi présents à travers des joint-ventures algéro-émiraties dans le domaine de la défense. On peut citer la Société algérienne pour la fabrication des véhicules « Mercedes Benz » (SAFAV-MB) d’Aïn Bouchekif, à Tiaret : la SAFAV-MB, est une société mixte créée en juillet 2012 dont les parts sont réparties entre l’entreprise de développement de l’industrie automobile (EDIV) relevant du ministère de la Défense (34 %) la SNVI (17 %), le fonds d’investissement Emirati « Aabar » 49%, le groupe allemand Daimler étant le partenaire technologique.
En plus de l’usine de fabrication, ou plutôt de montage, de pistolets automatiques Caracal du conglomérat Twazun, à travers ECMK de Baghaï, à Khenchela, et le montage du blindé léger Nimr, monté à partir de kits importés à Khenchela.
Abdenour Haouati