Pour son premier entretien avec la presse étrangère, Abdelmadjid Tebboune s’est adressé au quotidien français étiqueté de droite, le Figaro.
Le président de République est revenu sur de nombreux dossiers d’actualité depuis son élection. Qualifié de « mouvement populaire inédit » par le journal français, le Hirak a vu toutes ses revendications pratiquement satisfaites, selon le président de la République.
« Le Hirak a obtenu pratiquement tout ce qu’il voulait: il n’y a pas eu de cinquième mandat, ni de prolongation du quatrième mandat, puis le président a démissionné. Les têtes les plus visibles de l’ancien système sont également parties, et la lutte a été engagée contre ceux qui ont mis l’économie à genoux. Reste les réformes politiques, j’en ai fait ma priorité», a déclaré le président algérien. Et d’ajouter : « Bien qu’il y ait encore, tous les vendredis, une présence citoyenne dans la rue, les choses commencent à s’apaiser. De nombreux Algériens ont compris qu’on ne peut pas réformer, réparer, restaurer ce qui a été détruit pendant une décennie en deux mois. J’ai prêté serment le 19 décembre ! Mais, j’accepte qu’on me demande d’aller plus vite, cela prouve que les gens ont l’espoir du changement. »
Concernant l’amendement de la Constitution, Abdelmadjid Tebboune estime qu’il s’agit de « la priorité des priorités», tout en se montrant plutôt optimiste sur le calendrier prévu pour son adoption. « L’Algérie aura une nouvelle Constitution au plus tard d’ici le début de l’été», a-t-il martelé.
Interrogé sur des questions liées à la mémoire historique commune à l’Algérie et à la France, Abdelmadjid Tebboune semble placer beaucoup d’espoir en son homologue Emmanuel Macron, qu’il a qualifié « d’honnête intellectuellement ». Selon lui, le résident français, « essaye de régler ce problème qui empoisonne les relations entre nos deux pays » mais qu’il fait « l’objet d’attaques virulentes de la part de lobbies très puissants », dont « un lobby revanchard, qui rêve du paradis perdu ».
L’épineux dossier libyen a également été évoqué par le successeur d’Abdelaziz Bouteflika qui considère que l’Algérie est en mesure de contribuer énergiquement au retour de la paie en Libye. « Si nous sommes habilités par le Conseil de sécurité de l’ONU, nous sommes capables de ramener la paix rapidement en Libye, car l’Algérie est un médiateur sincère et crédible, accepté par toutes les tribus libyennes », a conclu le président.
Kheireddine Batache