A la surprise générale et contre toute attente, la demande de libération provisoire du le journaliste de Radio M et fondateur du site Casbah Tribune, Khaled Drareni, n’a pas été introduite auprès du tribunal de Sidi M’hamed.
Le temps était en suspens ce matin au tribunal de Sidi M’hemed à Alger, lors que tout les regards étaient tournés vers la prison de koléa à (Tipasa) où les demandes de libération des militants politiques Karim Tabbou et Amira Bouraoui ont été acceptées par les juges.
Après quelques heures d’attente, peu d’informations sortaient du bureau du procureur de la République, concernant les détenus Khaled Drareni, Smair Belarbi et Slimane Hamitouche. Une audience entre les avocats de la défense et le juge d’instruction a été fixée en fin de matinée, pour savoir si les détenues seraient libérés.
Midi passée, toujours rien. Les avocats attendaient la décision du juge d’instruction. présent au tribunal, le père du journaliste Khaled Drareni, qui paraissait un peu fatigué physiquement, n’a pas supporté l’attente interminable et a quitté la salle d’audience. Nonobstant la présence de quelques journalistes et une dizaine d’avocats, elle était presque.
A 13h30, les avocats reviennent enfin et annoncent la décision de » liberté inconditionnelle pour les militants Samir Belarbi et Slimane Hamitouche », mais Khaled Drareni n’est pas concerné. Pouratan, ce devait être la suite logique des événements du jour. Le journaliste ne sera pas libéré.
La libération prononcée des détenus Samir Belarbi et Slimane Hamitouche est décidée par le juge d’instruction, ce jeudi, en application a l’article 126 du code des procédures pénales.
Il dispose » En toute manière, la mise en liberté lorsque elle n’est pas de droit, peut être ordonnée d’office par le juge d’instruction, après avis du procureur de la République à charge pour l’inculper de prendre l’engagement de se présenter à tout les actes de la procédure aussitôt qu’il en sera requis et de tenir informé le magistrat instructeur de tout ses déplacements. »
C’est ce même article 126 qui a été appliqué le 2 janvier dernier 2020, lorsque 76 détenus du Hirak ont été libérés, par les juges d’instruction.
Pourquoi Khaled Drareni est exclu du lot ?
La lecture de cette situation inédite est bien simple selon les avocats de la défense, qui voient en Khaled Drareni est un » détenu politique ». » Son maintien en détention provisoire n’est ,à fortiori, pas d’ordre juridique. » Expliquent-ils. Et d’ajouter : » D’autant plus que des accusations » d’intelligence avec l’étranger, qu’on ne retrouvent nullement dans son dossier, ont été portées contre lui au plus haut niveau de l’Etat. »
Selon l’avocat, Hafid Tamert, le maintien de Khaled Drareni en prison, alors que ces co-accusés ont été libérés est incompréhensible, mais surtout « injustifié ».
A noter que plusieurs dizaines de détenus du hirak sont toujours en détention, à Alger, Ouargla, Timimoun, Béjaia, Annaba, Tebessa et autres villes.