La sénatrice membre du parti Les Républicains (LR), Christine Lavarde, a déclaré ce vendredi qu’il faudrait que le Liban « sous une tutelle à l’égide de l’ONU dans laquelle la France pourrait jouer un rôle leader », a rapporté, vedredi, la chaîne parlementaire française Public-Sénat.
En effet, la France semble vouloir peser de tout son poids dans la crise libanaise, afin d’orienter le pays du Cèdre vers la solution « internationale ». « La priorité est de mettre en place une organisation politique afin de remettre en route l’État. Je ne sais pas ce qu’annoncera le président Emmanuel Macron, mais une tutelle sous l’égide de l’ONU dans laquelle la France pourrait jouer un rôle leader pourrait être une bonne chose.» A déclaré la sénatrice.
Emmanuel Macron, qui est attendu du côté de Beyrouth mardi prochain, a dit vendredi son intention de mettre la pression pour que le programme de réformes soit mis en oeuvre au Liban. « Je n’ai pas de carte cachée. Je pense que la France a convaincu ses partenaires européens, américains et une bonne partie des partenaires régionaux que nous étions des honest brokers. Et donc nous sommes suivis par les autres. Et donc toutes celles et ceux qui pensaient que ne pas faire les efforts et obtenir l’argent international était possible ont vu que ça ne tenait plus.» A-t-il confié lors d’une rencontre avec l’Association de la presse présidentielle, selon Reuters.
De son côté, Jean Yves le Drian, chef de la diplomatie française, a déclaré sur les ondes de la radio RTL, le 26 août, que le Liban risquait tout bonnement de disparaître et qu’il y a urgence à mettre en place un « gouvernement de mission ».
Pour mémoire, le 10 août, Hassan Diab, le Premier ministre, a finalement annoncé sa démission, ainsi que celle de son gouvernement. Le président Michel Aoun est lui toujours à la tête du pays. Emmanuel Macron avait clairement accusé les autorités libanaises d’être corrompues, rapporte Public-Sénat.
Macron, dont la première visite effectuée au Liban au lendemain des explosions qui ont secoué la capitale Beyrouth ,le 4 août dernier, a fait couler beaucoup d’encre sur les réelles intentions de la France dans cette affaire, a été sévèrement critiqué localement, notamment par l’opposition française et sa tête de proue, Marine Le Pen (Le Rassemblement National) et Jean-Luc Mélenchon (Les Insoumis). Ce dernier est allé même jusqu’à mettre en garde le plus jeune président de la cinquième République contre les conséquences fâcheuses d’une éventuelle ingérence dans les affaires du pays moyen oriental.
A l’heure actuelle, nul ne sait de quoi l’avenir du Liban sera fait !
Toujours selon Reuters, la présidence libanaise a annoncé ce vendredi qu’elle organiserait lundi des consultations avec les partis représentés au parlement pour désigner un nouveau Premier ministre, après la démission du gouvernement intervenue au début du mois après l’explosion à Beyrouth,
Les différents partis politiques, organisés sur une base confessionnelle, ne sont pas encore parvenus à s’entendre sur un potentiel successeur. Le président Michel Aoun est tenu de désigner le candidat ayant le plus grand soutien parmi les parlementaires.
Selon le système confessionnel de partage du pouvoir libanais, le poste de Premier ministre devrait revenir à un musulman sunnite.
Saad al-Hariri est jusqu’à présent le seul candidat sérieux proposé pour le poste en remplacement d’Hassan Diab, qui reste à son poste jusqu’à la formation du nouveau gouvernement. Même si le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun, principal allié chrétien du Hezbollah, s’oppose à la candidature du fils de Rafik Hariri, le parti Chiite, soutenu par l’Iran, et son allié Amal souhaitent que Saad al-Hariri soit à nouveau Premier ministre.
A noter que l’ancien chef du gouvernement aurait déjà rejeté cette proposition, selon les informations relayées par Al Jazeera.