Les vidéos d’allégeance de jeunes djihadistes maghrébins à l’organisation terroriste Etat Islamique se multiplient. Les arrestations également. Après la Libye, la Tunisie, et l’Algérie avec le groupe auteur de l’assassinat d’un ressortissant français en Kabylie, le Maroc a ses »Jund Al Khakifa ».
Sept jeunes issus du village de Berkane, dans l’est marocain, ont été placés vendredi en détention provisoire à la prison de Salé, près de Rabat, pour apologie du terrorisme et allégeance au chef du groupe terroriste Etat Islamique, « Abou Bakr Al Baghdadi » à travers une vidéo postée sur le site »Youtube », selon l’arrêt de renvoi de la cour d’appel de Rabat. C’est dans le cadre de la loi anti-terroriste promulguée en mai 2003 dans le sillage des attentats de Casablanca, que les sept jeunes ont été arrêtés le 22 novembre dernier à Berkane. Ils sont poursuivis, selon un communiqué du procureur de la cour d’appel de Rabat, pour « constitution de bande criminelle en vue de préparer et de commettre des actes terroristes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public à travers l’intimidation et la violence », l’apologie d’actes de terrorisme » et »réunions publiques sans autorisation avec récidive ». L’affaire, selon le ministère marocain de l’Intérieur, remonte au mois de novembre dernier, avec la publication sur Youtube d’une une vidéo intitulée « l’apparition des Jund Al-Khilafa au Maghreb Al-Aqsa ». Dans ce document, trois personnes cagoulées font allégeance à « Abou Bakr Al Baghdadi », et menacent de perpétrer des attentats terroristes au Maroc.
Vidéo compromettante
Une enquête des services de sécurité marocains, directement dirigée par la Direction générale de la surveillance du territorial (DGST), a permis l’identification des auteurs de cette vidéo, arrêtés ensuite par la police judiciaire le 22 novembre à Berkane. La vidéo a été supprimée par les services de sécurité marocains, selon lesquels les suspects sont d’anciens détenus arrêtés dans le cadre de la loi anti-terroriste. Selon le ministère marocain de l’Intérieur, ils avaient planifié de gagner la Libye, en passant par l’Algérie pour coordonner leurs opérations avec des dirigeants libyens de « Ansar Al Chariâa », avant de rejoindre »les camps de l’Etat Islamique dans la région syro-irakienne afin de bénéficier d’entraînements militaires et opérationnels en perspective de transférer cette expérience criminelle à l’intérieur du Royaume ». Le 23 novembre, trois autres personnes appartenant au même groupe avaient été arrêtées. Les autorités judiciaires marocaines annoncent régulièrement l’arrestation de groupes accusés d’actes terroristes, et d’appartenance à des organisations terroristes. Ces présumés terroristes sont tous incarcérés à la prison de Salé, et attendent souvent de longues années avant de bénéficier d’un procès équitable, selon des organisations marocaines des droits de l’homme.