Le Maroc a décidé d’accélérer sa procédure d’intégration des migrants à l’occasion d’un conseil des ministres qui s’est tenu dernièrement à Marrakech, allongeant notamment la durée de validité de la carte de séjour d’un à trois ans.
A cette occasion, le roi Mohammed VI s’est informé des conditions de déroulement de la deuxième étape de l’opération de régularisation des migrants en situation irrégulière.
Il a attiré l’attention sur le fait que la limitation à une seule année de la durée de validité de la carte de séjour qui leur est délivrée engendrait plusieurs contraintes qui entravent leur intégration et leurs conditions de vie, telles que l’acquisition d’un logement, l’octroi d’un crédit ou la réalisation de projets, a indiqué le palais royal dans un communiqué.
En ce sens, le souverain a donné instruction aux départements concernés d’examiner la possibilité de relever à trois ans cette durée de validité et d’accélérer et simplifier les procédures, a-t-on indiqué de même source. Le ministère de l’Intérieur a confirmé par la suite que la durée de validité passera bien d’une à trois années.
De même, les procédures de délivrance et de renouvellement des cartes de séjour seront également accélérées et simplifiées au maximum.
Pour rappel, des commissions provinciales ou préfectorales composées de représentants des autorités locales et d’associations de la société civile sont chargées d’examiner les demandes de migrants postulants au maximum deux mois après le lancement de cette deuxième phase de régularisation.
Cette dernière intervient suite au succès de la première phase lancée en 2014 et qui a permis la régularisation de 25.000 migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne pour la plupart.
Le Maroc est directement concerné par la question des migrants. Véritable couloir de migration entre les continents européen et africain, par ses frontières communes avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, le pays tente de faire face à l’afflux de milliers de migrants attirés par l’eldorado européen.
De pays de transit, le pays s’est transformé en terre d’accueil. Pour rappel, le Maroc a lancé en 2013 une nouvelle politique de migration et d’asile basée sur quatre axes principaux : régularisation des demandeurs d’asile et des migrants remplissant les conditions nécessaires, qualification du cadre légal relatif à la migration et l’asile, élaboration et mise en œuvre d’une stratégie d’insertion des migrants et des réfugiés et, enfin, lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains.