Le Maroc affiche un taux de bancarisation de plus de 70%, soit le taux le plus élevé dans le monde arabe, affirme le gouverneur de Bank Al Maghrib Abdelatif El Djouhari au Forum mondial sur »l’inclusion financière », tenu jeudi 14 septembre en Egypte.
Le taux de bancarisation au Maroc a atteint 70% à fin 2016 contre moins de 25% dix années plus tôt, explique El Djouhari, également président de la 40e session du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes. Il a expliqué lors de ce Forum que la banque centrale du Maroc a fait de l’inclusion financière »un engagement fort, un de ses objectifs majeurs depuis 2007et un des principaux facteurs d’une stratégie globale de développement du secteur financier à l’horizon 2020 ». Devant ses pairs du monde arabe, le gouverneur de la Banque centrale du Maroc a expliqué que Bank Al Maghrib a comme objectif le le développement du marché bancaire national, celui des marchés de capitaux et placer le pays en tant que hub financier régional.
Ailleurs dans le monde arabe, l’inclusion financière a encore du chemin à faire, selon Al Jouhari, qui a expliqué dans son intervention que seulement 29% des adultes dans le monde arabe ont accès aux services financiers formels, contre 69% en Asie de l’Est et au Pacifique par exemple. »Ce taux ne dépasse pas 24% pour les femmes et de seulement de 7% pour les populations à bas revenus et les jeunes de 15 à 24 ans. Sans tenir compte des migrants et des réfugiés, dont le nombre ne cesse d’augmenter dans notre région, et qui semblent être exclus du système financier formel », relève t-il. Pour autant, il estime que l’inclusion financière dans le monde arabe est un facteur de développement économique, des services financiers et de justice sociale. Le FMI estime de son côté que les banques islamiques sont de nature à accélérer l’inclusion financière, qualifiée de faible dans les pays arabes.
Les PME à la traîne
Le constat est par ailleurs déprimant sur la situation de la bancarisation des PME dans le monde arabe: seulement une entreprise de taille moyenne sur cinq dispose d’un crédit, même si ces entreprises représentent plus de 80% du tissu économique de la région et que leur besoin dépasse de plus de trois fois l’offre de financement. »Ces chiffres masquent, de plus, des disparités significatives entre les pays de la région. A titre d’exemple, si le taux de bancarisation dans certains pays ne dépasse pas 10%, ce taux excède 70% dans d’autres », explique encore al Jouahri. Pour améliorer la bancarisation des entreprises et l’inclusion financière dans le monde arabe, les banques centrales recourent le plus souvent, a-t-il rappelé, »et en dehors de tout mandat explicite au niveau des lois les régissant et avec le support du Fonds monétaire arabe, à l’inclusion financière en tant qu’axe principal de leurs stratégies dans l’objectif de réduire la pauvreté, ou favoriser la transition du secteur informel vers l’économie formelle. »
Dans les pays du Maghreb, la Tunisie affichait en octobre 2016 un taux de bancarisation de 47%, alors qu’en Algérie, il y a en moyenne 5,3 agences bancaires pour 100.000 habitants, un très faible taux. L’opération de bancarisation de l’argent informel en 2015-2016 avait lamentablement échouée, et le ministre des Finances initiateur de cette opération avait été »remercié ».