L’opérateur ferroviaire public marocain, l’ONCF, est en quête d’un financement de 8,8 milliards de dollars auprès d’investisseurs pour son plan d’expansion de réseau de trains à grande vitesse au Maroc.
En effet, le Maroc prévoit d’étendre son réseau de trains à grande vitesse jusqu’à Marrakech avant la Coupe du monde de 2030, et plus au sud jusqu’à Agadir. Selon les estimations de l’ONCF, il faut près de 100 milliards de dirhams (environ 10,2 milliards USD) pour construire le réseau à grande vitesse.
Vendredi, le directeur de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a déclaré que « des investisseurs étaient prêts à accorder à l’ONCF plus que le montant requis, avec des offres de financement s’élevant à plus de 13 milliards de dollars ».
Selon des sources médiatiques, l’opérateur vise également à étendre son réseau pour atteindre 87 % de la population marocaine, d’ici 2040. Selon des déclarations récentes des autorités marocaines, l’ONCF prévoit la construction de 1300 km de lignes à grande vitesse (LGV) et 3800 km de lignes classiques supplémentaires, pour relier 43 villes contre 23 actuellement.
A noter que « le plan global intègre aussi le raccordement des pôles de production du Maroc à 6 autres ports, pour permettre une évacuation plus rapide des produits agricoles, pastoraux et miniers » rapportent des médias locaux.
Le choix du Français Alstom
Le mois d’octobre passé, la presse française avait rapporté que l’industriel français, Alstom, a été choisi par le Maroc pour livrer des rames Avelia Horizon (la même plateforme que le TGV M de la SNCF) pour la ligne Tanger-Marrakech. C’est un contrat qui aurait été négocié lors de la visite d’Emmanuel Macron à Rabat, le mois d’octobre dernier.
La même source avait indiqué que l’industriel français « a été choisi pour fournir des trains à grande vitesse à l’ONCF », Aucun détail n’a néanmoins filtré. Et pour cause, le contrat final n’a pas encore été signé. « Alstom est ravi d’avoir été sélectionné comme soumissionnaire privilégié par l’ONCF pour l’appel d’offres concernant les trains à grande vitesse. Étant donné que le processus d’appel d’offres est toujours en cours, nous ne pouvons fournir davantage de commentaires pour le moment », avait confirmé l’industriel.
La Chine a également été en embuscade pour ce projet à travers le groupe public chinois Zhong Neng Xuan Zong Industrial qui a déjà manifesté son intérêt pour participer à la construction de la LGV Marrakech-Agadir. Mais le rapprochement diplomatique entre la France et le Maroc, ainsi que la longue présence d’Alstom dans le pays, auraient joué un rôle clé.
Pour rappel, la France avait financièrement participé à hauteur de 51% à la construction de la première ligne à grande vitesse du pays (inaugurée en 2018 pour un coût de 2 milliards d’euros) qui va de Tanger à Casablanca au moyen de différents prêts.