« Aujourd’hui, nous voulons aller vers la monnaie unique (…) avec une banque centrale unique pour l’ensemble des 15 pays. Et si on s’élargit à d’autres pays, tous les pays qui vont adhérer vont utiliser cette monnaie unique. C’est ce qui va favoriser les échanges et les moyens de paiement ».
L’intégration du Maroc au sein de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourrait signifier la fin pure et simple du dirham, a déclaré Marcel de Souza, président de la CEDEAO, à l’agence russe Sputnik.
Le Maroc serait, affirme-t-il, prêt à abandonner sa monnaie nationale, c’est à dire le dirham, pour une monnaie unique ouest-africaine dès sa mise en place, théoriquement à partir de 2020.
« Aujourd’hui, nous voulons aller vers la monnaie unique (…) avec une banque centrale unique pour l’ensemble des 15 pays. Et si on s’élargit à d’autres pays, tous les pays qui vont adhérer vont utiliser cette monnaie unique. C’est ce qui va favoriser les échanges et les moyens de paiement », a-t-il ajouté.
L’agence de presse rappelle que ces dernières années, le royaume a multiplié les percées diplomatiques et économiques en direction de l’Afrique subsaharienne, avec par exemple une croissance annuelle de son volume d’échanges de 9,1% entre 2008 et 2016.
« Le jour où on va (être dans la monnaie unique) tous les accords signés entre les pays qui utilisent le CFA tomberont », a soutenu le patron de la CEDEAO.
Marcel de Souza avait indiqué lors de sa dernière visite au Maroc en septembre dernier, que l’adhésion définitive du Maroc à la CEDEAO sera actée en décembre prochain à Lomé, au Togo. De Souza souligne que l’adhésion à la CEDEAO suppose «une circulation des personnes, des investissements réciproques ainsi que l’unification de la monnaie et des règles tarifaires».
Le roi Mohamed VI, dans une lettre adressée au Président de la CEDEAO, a assuré que son pays s’engage à l’adhésion à une monnaie unique le jour où elle sera adoptée par la CEDEAO.
Le Maroc avait fait une demande d’adhésion à la CEDEAO en février dernier. Cette volonté d’adhérer à la CEDEAO s’inscrit, « dans la vision royale de l’intégration régionale comme clé de voute du décollage économique de l’Afrique. Elle intervient dans la droite ligne de la politique africaine du Souverain, couronnée par le retour du Royaume à l’Union Africaine », selon le ministère marocain des Affaires étrangères.