Le ministre du Commerce Kamel Rezig continue de faire des déclarations surprenantes. A chaque sortie médiatique, il fait des annonces qui laissent perplexes les observateurs du secteur du commerce.
Il menace les commerçants de les jeter en prison, il leur fixe les prix des fruits et légumes, il promet aux éleveurs et aux bouchers de lourdes représailles.
En effectuant au début du mois de Ramadan, une visite au marché de gros de fruits et légumes de la ville de Boufarik, le ministre a ordonné à un commerçant de baisser les prix de la courgette. Faute de quoi, sa marchandise sera saisie. « Si vous ne baissez pas les prix le citoyens consommera votre marchandise gratuitement. Je vais ordonner aux contrôleurs de la saisir et de la distribuer ensuite aux citoyens », a-t-il menacé un mandataire devant les caméras de télévisions. Il est allé jusqu’à menacer les mandateurs de placement en mandat de dépôt.
Quelques jours seulement après cette sortie incompréhensible, Rezig lance depuis un plateau d’une télévision privée des attaques contre les éleveurs de bovins et d’ovins. Il s’est engagé à « en découdre » avec eux après la fin du mois du Ramadan et du COVID 19. Et pour cause ? Ils ont refusé de baisser les prix des bêtes à l’occasion du mois sacré. Avec leur agissements, ils ont renoncé à leur engagement de fournir aux consommateurs algériens de la viande rouge à 800 DA le kg. « Les éleveurs ont failli à leur engagement de baisser les prix. Je vais m’occuper d’eux », a-t-il déclaré.
Dimanche dernier, les télévisions privées rapportaient que le ministre envisageait de fixer des marges de bénéfice aux vendeurs de légumes et fruits. D’après la même source, les commerçants n’auront plus la liberté de fixer les prix des produit maraîchers. Pour assurer l’application de sa décision qui contredit la feuille de route du gouvernement d’Abdelaziz Djerad, encourageant l’économie du marché, le ministre compte rendre la facturation des produits agricoles par les fellahs (agriculteurs) obligatoire.
Lundi, le même ministre a affirmé lors d’une visite d’un marché de détaille de fruits et légumes à Constantine, que les commerçants qui ne respectent pas les marges de bénéfice fixées verront leurs registres de commerce retirés.